Solar farmer : « Je n'ai jamais écouté les chambres d'agriculture et été à contresens de ce que me disait mon comptable. Résultat : mon système herbager produit 450 000 l de lait avec 1,5 UTH et un coût alimentaire de 60 €, des frais véto très bas... Bref, une compression des charges au maximum. Pour preuve, les produits représentent 71 % de la marge brute de l'atelier lait. Je n'ai absolument aucune envie d'agrandir la ferme. Arrêtez d'écouter ceux qui vous conseillent le contraire... »
Tell14 : « Facile à dire quand cela fait 25 ans que les organismes de tout poil, nos chambres d'agriculture, nos coopératives laitières, etc., poussent les jeunes et moins jeunes à faire du "développement". Il y a 20 ans, étaient qualifiées de grosses structures les exploitations produisant 400 000 l de lait. Maintenant, ce seuil est à 1-1,5 Ml. Par définition, un système tout herbe demande moins d'investissements (pas étonnant que les banques n'y trouvent pas leur compte) et donc nourrit moins d'organismes para-agricoles. »
L'élevage durable et herbager encore trop peu connu
Moty : « Entièrement d'accord avec vos commentaires, j'ajouterais que nous devons faire pression sur les banques, à plusieurs et/ou avec des citoyens, pour qu'elles prêtent aux jeunes en agriculture durable, ou au moins dénoncer le fait qu'elles rechignent à le faire. Il est néanmoins possible de trouver d'autres sources pour financer les installations agricoles. J'accompagne bénévolement des agriculteurs en difficulté au sein d'une association. Il y a vraiment des élevages de toutes les tailles. Ce qui coince le plus en production laitière, c'est la charge de travail. Alors parfois, les producteurs investissent un peu trop. Il suffit d'un problème sanitaire au sein du troupeau ou de santé des éleveurs pour se retrouver dans une situation économique difficile. Avec de gros volumes de lait, les résultats peuvent descendre très rapidement. Pour ma part, je produis 120 000 l en couple, sans transformation, et ça roule. La vie est belle dans les petites exploitations ! »
Patrice Brachet : « Déjà bravo pour votre implication envers les autres Moty ! Le désengagement des banques peut venir de la méconnaissance de certaines pratiques nouvelles telle que l'agro-écologie, l'agriculture de conservation des sols, etc. Et de l'acharnement de certains collègues qui, au lieu de vous aider, vous appuient sur la tête. C'est le plus grave. On dirait qu'on va leur bouffer leur pain alors qu'on essaie juste de travailler autrement, en harmonie avec ses idées. (...). »
Pas que : « Ce n'est pas par manque de rentabilité que le renouvellement des générations en agriculture n'est plus assuré. C'est plutôt à cause de la pression foncière. Dès qu'il y a une cession quelque part, les agris se battent toujours. Finalement, les fermes sont peut-être trop rentables... (...) À quoi bon vouloir des hectares et des hectares si cela rend les transmissions d'exploitations encore plus délicates ? On en revient toujours au même. Le principal obstacle : c'est l'appétit des grosses structures, qui ont bien plus de fonds que les jeunes et que les banques suivent bien plus facilement. Arrêtez avec la rentabilité, le problème est ailleurs ! »
le principal frein : LE PRIX DU LAIT
Debout : « L'illustration parfaite de toute la problématique de la transmission des exploitations laitières. Le prix du lait peut baisser, personne ne dit rien... Et les prix à la consommation continuent d'augmenter. Ce n'est plus acceptable ! Et en plus, les instituts font culpabiliser les producteurs de lait parce que leur prix d'équilibre est trop élevé. C'est juste lamentable du lait à 300 euros de nos jours ! Une honte ! Tout doit être remis à plat pour arrêter avec ces installations aberrantes qui ne collent plus du tout avec le contexte économique de l'élevage aujourd'hui... Les productions animales sont juste devenues inhumaines ! Il n'y qu'à voir le nombre de fermes en liquidation judiciaire... Le prix d'équilibre ne peut convenir qu'aux banquiers ! »
Steph72 : « Henri Brosselier du Crédit Mutuel Océan fait passer les éleveurs pour des gens incapables de gérer leur exploitation. Pourquoi le montant des reprises en élevage laitier est élevé ? Parce qu'il y a beaucoup de grosses structures, avec souvent des robots, mélangeuses, etc. Actuellement, le prix du lait, que le producteur soit jeune ou moins jeune, ne couvre pas les charges et on peut mettre un prix d'équilibre bas avec une rémunération dérisoire (400 €). Quelle honte ! Et après, on s'étonne que plus personne ne veuille reprendre une exploitation laitière !! »
Rémi : « Il est marrant ce donneur de leçons. D'un côté, les cédants valorisent mieux leur capital en vendant leur ferme et de l'autre, les repreneurs sont condamnés à vivre comme des moines par manque de rentabilité et cherchent à acheter le moins cher possible... Il faut une sacrée dose de folie pour s'installer en lait aujourd’hui ! »