Les 236 adhérents de l’OPLB (organisation de producteurs Lactalis Bretagne), épargnés par la réduction de collecte de Lactalis, restent sur une bonne dynamique. « Les attributions contractuelles représentent 2 % par an et les livraisons moyennes des adhérents ont progressé de 60 000 litres en quatre ans », a expliqué Damien Péran, président de l’OP, lors de son assemblée générale le 18 mars. En 2024, la livraison moyenne a atteint 788 709 l par exploitation et le nombre d’adhérents a été stable. Le volume total produit est passé de 177,5 Ml en 2023 à 186,1 Ml en 2024. « L’OP ne cherche pas à grandir. Ce qui importe, c’est que nos adhérents puissent se développer s’ils le veulent. »
L’OP a signé un avenant à son contrat-cadre avec Lactalis en début d’année. Le mix-produit comprend 50 % de PGC France, 30 % de produits industriels et 20 % de PGC export. Pour la partie PGC France, le prix est calculé à partir des PVI, qui pèsent 30 % et du prix de revient agricole établi par l’Idele (70 %). L’avenant prévoit une revalorisation de ce dernier par Lactalis à hauteur de 2 €/1 000 l au 1er mars. Il passe donc à 477 €/1 000 l, contre 475 € en janvier et février.
Par ailleurs, comme tous les livreurs de Lactalis, les adhérents d’OPLB ont accès à une prime dite « culture lait » à partir de mars. D’un montant maximal de 4,50 €/1 000 l, elle prend en compte l’empreinte carbone (jusqu’à 3 €/1 000 l), le bien-être animal (1 €) et la biodiversité (0,50 €). Des audits Cap’2ER et Boviwell sont actuellement réalisés dans tous les élevages pour calculer le montant. La note de biodiversité dépend du ratio prairie/SAU lait. Pour ceux qui ne sont pas encore audités, le versement se fera de manière rétroactive. Fabien Choiseau, directeur des achats de lait de Lactalis en France, l’estime en moyenne à 2 €/1 000 l cette année. Damien Péran considère que ce système, incitatif et non répressif, va permettre de gagner en technicité.
Serge Moly défend la stratégie de Lactalis
Directeur des achats monde chez Lactalis, Serge Moly a présenté son analyse de l’actualité laitière : « La production est sous tension dans le monde et je ne vois rien qui puisse laisser penser qu’elle va rebondir cette année. » Il constate que, dans l’UE, seule la Pologne poursuit sa croissance. Les États-Unis font face à une imprédictibilité majeure et c’est le seul grand pays laitier qui voit son prix du lait s’orienter à la baisse. Dans ce contexte, il a défendu la stratégie de son entreprise. « Nous avons eu raison de miser sur le fromage et Emmanuel Besnier s’inscrit dans le long terme. Vous livrez à une entreprise qui fabrique une large gamme de produits de qualité dans ses 69 usines françaises. » Il estime que les adhérents à l’OPLB bénéficient de conditions propices et peuvent encore se développer. Selon lui, les fortes tensions devraient perdurer sur le marché de la matière grasse et soutenir le prix du lait, qui devrait rester autour de 470 €/1 000 l au premier semestre, « sauf événement majeur ». Et ce, malgré un prix de la poudre de lait qui ne décolle pas et des importations chinoises en berne.
350 vaches, 3 traites par jour et 12 salariés : une ferme laitière grand format où il fait bon vivre
Angus, Charolais, Blanc Bleu : quelle race préférer pour le croisement laitier ?
Un taureau limousin vendu 22 500 € aux enchères de Lanaud
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »
Décapitalisation : profiter de l’hémorragie pour faire naître un élevage durable ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
L’huile de palme est à manier avec précaution
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
Simon Huet : « Je gagne plus d'argent à être autonome qu'à être en bio »
Reprendre le contrôle sur les troupeaux à haut niveau cellulaire