Zone géographique, taille, prix : Emmanuel Tuaux avait une idée bien définie de l'exploitation qu'il souhaitait reprendre. Et de ce qu'il voulait en faire : grouper les vêlages et diminuer la production laitière pour réduire les charges et le temps de travail. Objectif : vivre de son métier d'éleveur en étant le plus autonome possible.
Cliquer sur le curseur pour lancer la vidéo.
Pour s'installer en élevage laitier, les critères et objectifs d'Emmanuel Tuaux étaient clairs et précis :
- Concernant la ferme à reprendre :
- la zone géographique : dans le pays du Coglais au nord-est de Fougère (Ille-et-Vilaine) pour « pouvoir faire de l'entraide avec mes parents, agriculteurs également ». En plus, dans cette région, « les terres sont bonnes ».
- la taille : 40 à 50 ha pour « pouvoir travailler seul ».
- le prix : 200 000 € maximum, « l'équivalent d'une maison ».
- Vis-à-vis du système d'exploitation : extensif en termes de production laitière, avec des vêlages groupés au printemps.
« Je voulais vivre de mon métier d'éleveur en ayant le moins de charges possible et en faisant vivre le moins de monde possible à l'extérieur de la ferme », autrement dit en limitant les achats au maximum pour être autonome, explique le jeune producteur.
Celui-ci veut aussi réduire le temps de travail sur l'élevage.
Quatre ans de recherche mais des attentes satisfaites
Pendant quatre ans, il cherche une exploitation qui puisse correspondre à ses attentes. En 2016, il en trouve une à Saint-Sauveur-des-Landes, pile dans le territoire souhaité. En plus, elle compte une trentaine d'hectares et une quarantaine de vaches laitières, produisant 170 000 l/an. « Le cédant espérait vraiment transmettre son exploitation à un jeune », ajoute Emmanuel Tuaux.
30 ha, 40 VL et 170 000 l de lait/an.
Une fois sur la structure, l'éleveur a quand même transformé un peu le système en groupant les vêlages et en diminuant le volume de lait produit de 70 000 l. Résultat : un temps de travail moyen de « 20 h par semaine : une trentaine d'heures au printemps et une dizaine en hiver » !
Temps de travail moyen : 20 h/semaine.
Ainsi, son modèle rejoint celui de la « petite ferme familiale roumaine », dans laquelle il était parti après ses études et qui lui avait redonné envie de s'installer en bio. « J'ai toujours été intéressé par l'agriculture, mais j'hésitais entre agriculteur ou un métier dans le para-agricole. Avant la Roumanie, les premières exploitations où j'ai travaillé à l'étranger, assez intensives, m'avaient un peu dissuadé de reprendre un élevage. »
Ça me rappelle la petite ferme familiale roumaine où j'ai travaillé après mes études.
N.B. : ce printemps 2021, l’Adage (ADaptation de l’AGriculture et des Écosystèmes) diffuse sur sa chaîne Youtube 10 vidéos dans lesquelles 10 agriculteurs, engagés dans des groupes Écophyto 30 000 de cette organisation, partagent leur expérience de changement de système, leurs questionnements et les leviers actionnés.

350 vaches, 3 traites par jour et 12 salariés : une ferme laitière grand format où il fait bon vivre
Angus, Charolais, Blanc Bleu : quelle race préférer pour le croisement laitier ?
Un taureau limousin vendu 22 500 € aux enchères de Lanaud
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »
Décapitalisation : profiter de l’hémorragie pour faire naître un élevage durable ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
L’huile de palme est à manier avec précaution
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
« Je vends mes broutards 20 à 25 centimes plus chers grâce aux marchés aux bestiaux »
Viande bovine : des prix au plus haut, mais qui pour élever les vaches demain ?