Au 1er mai de cette année, l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande est entré en vigueur en Europe. Les contingents négociés, en beurre (15 000 t), fromages (25 000 t) et produits industriels (15 000 t de poudres maigre et grasse + 3 500 t de concentrés protéiques, lactosérum), viennent s’ajouter à ceux déjà établis dans le cadre de l’OMC. « Les contingents de l’OMC ne sont pas remplis. En effet, ils ne sont pas particulièrement intéressants aujourd’hui pour les entreprises néo-zélandaises », relève Baptiste Buczinski, agro-économiste à l’Idele. Cependant, à l’avenir, les droits de douane devraient se réduire progressivement pour atteindre zéro dans sept ans, aussi bien dans le cadre de l’accord de libre-échange que dans le cadre de l’OMC. Seul le beurre affiche une baisse des droits de douane de 20 à 5 % des droits NPF et les poudres grasse et maigre conservent un taux de 20 % des droits NPF (1).
Fonterra en ligne de mire
« Cela ne va pas être un déferlement, du jour au lendemain, de produits industriels, de beurre ou de fromages sur le marché français et européen », tempère Baptiste Buczinski. Les contingents néo-zélandais sont répartis entre entreprises et Fonterra se fait la part belle à ce jeu, 80 à 90 % lui étant réservés, aussi bien dans l’accord de libre-échange que dans le cadre de l’OMC. « Il est difficile de dire ce qui va se passer demain, mais d’ici à 2031, l’Europe deviendra peut-être plus intéressante pour la Nouvelle-Zélande, notamment en cas de perte des marchés asiatiques. Elle pourrait alors devenir un marché de substitution. La Nouvelle-Zélande affiche une compétitivité indéniable vis-à-vis de l’Europe et Fonterra peut avoir intérêt à déstabiliser ses principaux concurrents sur le marché mondial que sont les entreprises européennes », analyse l’expert. De son côté, le 16 mai 2024, Fonterra annonçait « un changement d’orientation stratégique » avec un accent sur les produits industriels, particulièrement « les ingrédients laitiers à haute valeur ajoutée ». Et, en écho, face à l’ouverture de ces contingents, tout dépendra aussi de la stratégie des industriels français.
(1) Les droits NPF (nation la plus favorisée) correspondent aux droits de douane, dans la réglementation OMC, s’appliquant à tout le monde, hors accord de libre-échange (clause de la nation la plus favorisée).
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