L’industrie laitière rappelle les exigences de compétitivité

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L'export pèse 40 % de la collecte. Il offre une voie de valorisation pour des excédents ou des catégories de produits sans débouchés sur le marché intérieur, contribuant à la rentabilité des outils industriels. (© Cedric FAIMALI/GFA)

Dans l’attente d’une nouvelle loi Égalim, l’industrie laitière privée rappelle que le prix du lait payé aux producteurs passe aussi par la rentabilité de son activité dans un environnement concurrentiel.

La crise agricole remet en lumière la question centrale de la rémunération des producteurs. Bousculé par les manifestations, le Gouvernement devrait présenter, à la fin de l’été, les premiers éléments d’une loi Égalim 4 qui devrait porter principalement sur les relations amont producteurs-industriels, afin de sécuriser les prix de la matière première agricole (MPA).

Dans ce contexte, la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil) tient à rappeler que le prix du lait payé aux producteurs est défini par une formule, négociée dans le cadre d’un contrat pluriannuel avec les OP. Une formule de prix qui dépend à la fois de la catégorie de produits transformés en usine et du débouché. Actuellement, les PGC écoulés par la distribution sur le marché intérieur offrent une valorisation plus sécurisante, moins volatile. En effet, depuis Égalim 2 le paiement de la MPA dans le cadre des négociations industriels-distributeurs est sanctuarisé : il doit couvrir les coûts de production des éleveurs selon un indicateur élaboré par l’Idele. « Malgré quelques tensions sur les MDD, le paiement de la MPA est respecté, souligne François-Xavier Huard, directeur de la Fnil. La Cour des comptes n’a identifié aucun dysfonctionnement majeur. La principale difficulté de ces négociations porte sur le paiement de la MPI (matière première industrielle). »

Contre l’idée du prix plancher

La part des PGC France représente en moyenne 40 % des débouchés, avec une forte disparité entre laiteries. Cela signifie que 60 % de la production est écoulée vers la RHF, les clients BtoB ou l’export. Pour ces débouchés, le paiement du lait aux producteurs dans les formules de prix est basé sur des indicateurs de compétitivité que sont le prix du lait allemand et la valorisation beurre-poudre. Dans le détail, la part export pèse toujours 40 % de la collecte. Elle reste donc indispensable pour préserver la valeur. « Si l’on se concentre uniquement sur les PGC France, cela veut dire des volumes réduits, mais aussi moins d’usines sur le territoire capables de gérer des excédents et des fabrications sans débouchés sur le marché intérieur. »

Dès lors, dans un marché ouvert, la compétitivité est un enjeu central pour assurer une rémunération à tous les acteurs de la filière laitière, seule filière d’élevage à la balance commerciale excédentaire, mais avec des importations en hausse : 9,1 Md de litres exportés et 7,2 Md de litres importés. Cette exigence de compétitivité vis-à-vis de concurrents extérieurs est une des raisons pour laquelle la Fnil est opposée à un prix plancher « hors marché », dont l’impact serait négatif sur l’export et donc sur la rentabilité d’une industrie laitière dont le taux de marge nette est de l’ordre de 1 %, ou 10 €/1 000 litres, indique la Fnil. Concernant Égalim 4, la Fnil alerte également sur les distorsions de concurrence, liées aux centrales d’achat européennes qui négocient des prix hors de France, pour le marché intérieur. « Cet aspect des relations aval industriels-distributeurs devra être clarifié, estime François-Xavier Huard. De même, cette nouvelle loi, la sixième en treize ans, devra éviter d’alourdir une réglementation déjà complexe qui est aussi un élément de compétitivité. »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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