Les deux grands groupes coopératifs de l’Ouest veulent se rapprocher pour rester dans la course européenne et mondiale. Le lait n’a pas le même poids dans leur mix-produit, qui est multiproduction.
Après les annonces de projets de fusion des coopératives nord-européennes ces derniers mois (FrieslandCampina avec Milcobel et Arla Foods avec DMK), on attendait une réaction des coopératives françaises. Elle vient des deux grands groupes de l’Ouest, le normand Agrial et le ligérien Terrena. Avec respectivement 7,1 et 5,58 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ils sont tous deux multiproductions. Ils ont en commun les activités viande, céréales, lait et agrofournitures, mais avec des proportions différentes. La filière viande de Terrena pèse pour 40 % dans son CA (17,6 % uniquement pour les volailles), contre 9 % pour Agrial.
Deux trajectoires laitières
À l’inverse, la branche lait d’Agrial participe à hauteur de 41 % (2,4 Mdl) contre 12 % chez Terrena (405 Ml). Elle paie mieux ses 2 700 adhérents laitiers conventionnels avec un prix moyen 12 mois aujourd’hui de 493,97 €/1 000 l, contre 489,08 € pour Terrena-Laïta, selon notre observatoire.
Les deux groupes ont leur propre stratégie laitière. Le ligérien a fait le choix, en 2009, de créer avec les coopératives bretonnes Even et Eureden la SA industrielle et commerciale Laïta, bien connue pour ses marques Paysan Breton, Mami Nova, Régilait. Il détient 32 % de son capital. Agrial, initialement coopérative de collecte de Savencia, a étendu son champ laitier dans les années 2010 par l’acquisition de Senoble (ultrafrais) et sa fusion avec la coopérative ligério-poitevine Eurial. Si leur projet de rapprochement aboutit, il densifiera leurs collectes, qui sont entremêlées en Loire-Atlantique. Il sécurisera également leur approvisionnement, en particulier au sud de la Loire plus touché que le nord-ouest par le réchauffement climatique. « Nous voulons encore tenir le stylo demain. Il faut pour cela être dans la course de nos concurrents européens et mondiaux », déclare Pascal Lebrun, président de la branche lait d’Agrial. « Nous devons continuer à gagner en efficience et en compétitivité », ajoute-t-il. « Les investissements déjà faits par l’un ou l’autre n’auront pas besoin d’être réalisés », complète Christophe Miault, président de la commission lait de Terrena.
« Ce projet ne remet pas en cause le partenariat de Terrena au sein de Laïta. Il le confortera par un approvisionnement en lait consolidé et un renforcement financier », souligne-t-il aussi. Par son biais, Agrial mettra un pied dans Laïta et pénétrera un peu plus le territoire breton. Le rapprochement sera sur les rails lorsque les adhérents et l’Autorité de la concurrence auront donné leur feu vert.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Après la Prim’Holstein, la Génétique Haute Performance débarque en Normande
Logettes ou aire paillée ? Comment sont logées les vaches laitières françaises
Ils rétrofitent un John Deere en électrique : le verdict après un an d’utilisation
Dermatose dans le Rhône : de nombreuses races renoncent au Sommet de l’élevage
En Suède, la ferme historique DeLaval passe de 250 à 550 vaches laitières
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »