Des équipements d’élevage à fabriquer soi-même

Le concours "Trucs et astuces" fait connaître les équipements autoconstruits sur les exploitations.
Le concours "Trucs et astuces" fait connaître les équipements autoconstruits sur les exploitations. (©Chambre d'agriculture)

Pour patienter jusqu’à la finale du concours « Trucs et astuces », qui aura lieu au Salon de l’agriculture 2024, Web-agri vous propose de découvrir les innovations qui ont tapé dans l’œil des antennes régionales des Chambres d’agriculture.

Organisé par les Chambres d’agriculture, le concours « Trucs et astuces » valorise l’ingéniosité des agriculteurs. L’occasion de mettre en lumière des solutions peu coûteuses et simples à réaliser pour faciliter le quotidien des éleveurs.

Pour patienter jusqu’à la grande finale qui aura lieu au Sia 2024, Web-agri vous propose de découvrir les innovations retenues par les Chambres d’agriculture du Tarn, de Normandie et des Hauts-de-France.

1. La barrière basculante pour quad

Benoît Lecorps a remporté le premier prix du concours pour la région Normandie. ( © Chambre d'Agriculture de Normandie)

Éleveur laitier dans l’Orne (61), Benoît Lecorps a remporté le concours « Trucs et astuces » organisé par la Chambre d’agriculture de Normandie avec une barrière basculante. Le système permet de rentrer dans ses pâtures sans descendre du quad. Avec un fonctionnement totalement mécanique, la barrière se couche au contact du quad, et se relève après son passage grâce à un système de contrepoids.

Totalement conçue avec des matériaux de récupération, la barrière se compose de deux poteaux de téléphone en acier galvanisé implantés sur les côtés, une rallonge de barrière, des poulies, un peu de corde et des contrepoids. Et si la barrière ne lui a presque rien coûté, Benoît Lecorps estime qu’il est possible de s’en sortir pour moins de 500 € pour s’équiper d’une barrière similaire.

« J’ai d’abord essayé de faire ma barrière avec des ressorts, mais ils tendaient très dur. J’avais peur qu’un jour ils lâchent et nous blessent. Le contrepoids semble plus approprié » explique l’agriculteur normand qui a installé un poids de 7,5 kg au bout de chaque corde.

Après deux ans d’utilisation, la barrière n’a pas bougé et apporte satisfaction. « Tout le monde me dit que c’est pratique, surtout ma femme qui s’en sert souvent ! » sourit l’agriculteur, qui envisage de tester le même système pour les passages de tracteur.

Seul bémol : la hauteur. « J’ai un troupeau calme, mais si j’avais des vaches allaitantes, je l’aurais peut-être faite 20 cm plus haut pour éviter que certaines cherchent à passer ».

2. La contention pliable

La contention pliable a reçu le premier prix du concours "Truc et astuces" du Tarn. ( © Chambre d'agriculture du Tarn)

Premier prix du concours « Trucs et astuces » organisé par la Chambre d’agriculture du Tarn (81), Eric Castier a mis au point un parc de contention pliable. L’objectif : charger les vaches et veaux en sortie de stabulation, tout en ayant de la place pour passer avec des engins le long du bâtiment.

Ancré au bâtiment, il suffit de tirer sur le parc de contention pour qu’il se déplie. Le dispositif d’une longueur de 3 m, sur 1,8 m de large et 1,5 m de haut permet à l’exploitant de bénéficier d’une contention en extérieur. Conçu à base de tubes de fer carrés, l’aménagement a entraîné un investissement de 1 200 €.

Installé en sortie de bâtiment, l’angle formé entre la porte et les barrières permet de canaliser les animaux pour qu’ils avancent facilement. Parmi les améliorations possibles, l’éleveur conseille d’opter pour des barrières avec des faibles écartements. « Nous aimerions ajouter des parois pleines ce qui permettra aux veaux ou vaches d’être attentifs pendant le chargement et aussi d’éviter que les veaux se blessent en passant entre les barreaux » précise Eric Castier.

3. Un détecteur de pannes de clôtures électriques

L'électrification du pâturage a été divisée en trois zones. ( © Chambre d'agriculture de Normandie)

Alexandra Brunet, éleveuse dans l’Eure sur une exploitation laitière a mis en place un détecteur de coupure électrique sur ses clôtures. « On a beaucoup de linéaires de clôtures. C’est souvent difficile de détecter les pannes, et plus encore de les trouver ! » résume l’agricultrice.

Un système de détection de secteur de panne a donc été créé. Les parcelles ont été divisées en trois secteurs avec un système de poignées à proximité du poste de clôture dans un endroit passant. « Nous l’avons mis dans l’atelier. On y passe plusieurs fois par jour ce qui permet de voir si le courant passe ou non ». Si la lumière ne fonctionne pas, l’éleveuse ouvre chaque poignée une par une pour identifier le secteur qui n’est pas conducteur. « Cela diminue au moins de deux tiers la surface de fil à contrôler », apprécie Alexandra Brunet.

« Quand on fait une parcelle, on a souvent l’habitude de rattacher le fil d’une parcelle à une autre parcelle. Ici, on ramène le fil de chaque secteur directement au poste ». Un changement d’organisation peu impactant : une après-midi a suffi à faire passer les nouveaux fils pour électrifier séparément les trois zones de pâturage.

Côté investissement, le système est peu onéreux : « compter 1,5 € par poignée, un rouleau de fil lisse à 30 € les 100 m, une planche pour fixer le tout… ». Bref, il est possible de s’en sortir pour une cinquantaine d’euros.

4. Un bardage coulissant

Le bardage coulissant permet d'améliorer l'ambiance dans la stabulation. ( © Chambre d'agriculture des Hauts-de-France)

Gilles Pasquier, agriculteur dans l’Aisne (02), a installé un bardage coulissant sur son bâtiment d’engraissement. Une option qui lui permet d’adapter sa stabulation aux conditions météorologiques.

La ventilation est assurée par des panneaux en claire-voie placés sur des rails. L’éleveur déplace ainsi les pans de bardage grâce à un treuil installé à chaque extrémité du la stabulation.

5. Un car à veaux

La case à veaux est particulièrement utile pour les vêlages d'été et de printemps au pâturage. ( © Chambre d'agriculture de Normandie)

Henri Claus, éleveur de bovins dans l’Orne a mis en place un « car à veaux ». L’objectif : aller chercher les veaux en prairie l’été lors des vêlages. « On voulait se protéger. Une vache peut charger lorsqu’elle a vêlé, et ça permet de ne pas avoir à porter le veau ! ».

Fabriqué avec un cube de 1 000 1, l’agriculteur a retiré la cuve plastique, créé une porte et installé des charnières pour fermer la case. Installé sur une palette, il se transporte avec le transpalette du tracteur.

« Il n’y a rien de compliqué pour le car à veaux. C’est facile à faire, et ça ne coûte pas cher ». Compter 40 € pour l’achat du cube à la laiterie (s’il n’y en a pas déjà sur l’exploitation), des charnières et de quoi faire un verrou.

6. Une plateforme de chargement pour la mélangeuse

Gilles Bonnet a remporté la seconde place du concours "Trucs et astuces" pour le Tarn. ( © Chambre d'agriculture du Tarn)

Second prix du concours du département du Tarn (81), Gilles Bonnet a mis en place une passerelle surélevée dédiée au remplissage de sa mélangeuse. L’équipement lui permet d’incorporer de l’eau dans sa mélangeuse en toute sécurité.

Un ancien escalier a donc été installé dans le bâtiment, ainsi qu’une barrière en fer pour la rambarde, ainsi qu’un tuyau rigide pour l’alimentation en eau. « L’agriculteur monte les marches de la passerelle pour ouvrir la vanne afin d’incorporer l’eau dans la mélangeuse ». Un tuyau, branché sur un surpresseur, est accessible depuis le haut de la plateforme. Un peson lui permet de connaître le volume d’eau incorporé. L’installation a demandé deux jours de réalisation, et a coûté dans les 50 € grâce à l’utilisation de matériaux de récupération.

7. Un support de chargement de balles rondes

Le présentoir à balles rondes a reçu le premier prix du concours "Trucs et astuces" des Hauts-de-France. ( © Chambre d'agriculture des Hauts-de-France)

Éleveur de bovins viande dans l’Aisne (02), Patrick Feuillet a conçu un support pour faciliter le chargement des ballots dans sa pailleuse. Premier prix du concours des Hauts-de-France, l’agriculteur a mis au point une armature métallique permettant de présenter des ballots ronds à la pailleuse.

L’objectif : pailler ses bovins avec un seul tracteur sur le site d’élevage. Pour ce faire, Patrick Feuillet charge le ballot sur le présentoir avec l’hydrofourche de son tracteur. La porte arrière de la pailleuse vient alors appuyer sur l’arrêtoir à ballot pour le libérer. Relié au châssis par un amortisseur de moto, l’arrêtoir à balle se relève une fois la pailleuse partie. L’installation aura coûté dans les 100 € à l’éleveur, grâce à l’utilisation de matériaux de récupération.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Les secoueurs limitent le débit de chantier, mais permettent de préserver la qualité de la paille.

Moissonneuse bien réglée : paille préservée

Équipement

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