À l’initiative des FDSEA et JA de Seine-Maritime et de l’Oise, 25 à 30 livreurs de Danone-Ferrières-en-Bray (Seine-Maritime) étaient lundi 10 février, devant les grilles de l’usine. Ils ont déroulé une bâche noire sur laquelle était inscrite « Dernier avertissement ». « C’est dans cet esprit que nous menons cette manifestation, confirmait Jérôme Malandain, président des JA 76 et administrateur de l’OP Caplait.
440,62 € de prix de base en janvier
« Notre prix décroche par rapport aux laiteries environnantes. Nous demandons un réajustement d’au moins 20 €/1 000 l. » Le prix de base de janvier s’élève à 440,62 €/1 000 l contre 465 € pour Sodiaal, 467,22 € (prime tank incluse) pour Eurial-Agrial et 463,75 € pour Eurial Ultra Frais Oplase.
Le recul du prix de vente industriel yaourts d’une vingtaine d’euros et la baisse du coût de production affaiblissent le prix de base, qui est composé à 80 % de la formule de calcul par ces deux indicateurs. Le second s’appuie sur les clôtures comptables de 2022 et 2023 de 30 adhérents de l’OP, actualisées par l’évolution des prix des céréales, du tourteau de soja et des carburants, qui diminuent.
L’OP Caplait et Danone viennent de s’accorder sur une revalorisation du prix de revient via la réintégration de la marge de performance (15 €/1 000 l), qui avait été abandonnée, et l’augmentation à 2 smics du travail salarié. « Le prix de base de février passe à environ 460 €/1 000 l contre 443 € avant l’accord », indique Hubert Dion, président de l’OP Caplait. Ce sont 10 € de moins que Sodiaal.
Cet accord s’applique jusqu’au 30 juin. Le 1er juillet devrait voir le jour un nouveau contrat qui est en cours de négociation. Sont notamment sur la table la prime de qualité qui monte actuellement jusqu’à 12 €/1 000 l et la prime de régularité, cette dernière à partir du 1er janvier 2026. « Il faut s’attendre à une diminution du prix de base au deuxième trimestre car sera appliquée avec un décalage de trois mois la baisse des cotations du beurre qui ont atteint un pic en septembre-octobre », avertit-il Hubert Dion.
Les besoins en lait de Danone pas satisfaits
Cela ravivera-t-il le mécontentement des manifestants présents devant l’usine de Ferrières-en-Bray le 10 février ? « Le prix allemand augmente fortement et les grands groupes laitiers que sont Lactalis et Sodiaal annoncent des hausses de prix du lait », s’insurgeait l’un d’entre eux. Il reconnaissait certes une hausse en 2024 (+ 14,64 €/1 000 l de prix moyen selon notre observatoire), « mais c’est un rattrapage sur les années passées ». Le prix moyen de Danone (OP Caplait) sur 3 ans s’élève à 458,69 € contre 463 € pour Sodiaal (zone Nord) et 462 € pour Eurial (Oplase).
Alors que Danone a annoncé un besoin de 100 Ml supplémentaires au Salon de l’agriculture 2024, les livraisons de l’organisation de producteurs, elles, sont stables depuis trois ans (un peu moins de 190 Ml). Les attributions de volumes compensent les cessations laitières.
Il intègre 5 % de pommes de terre dans son silo de maïs ensilage
Fermeture de l’export de bovins : « les acheteurs vont en profiter pour faire baisser les prix »
Récolte 2025 : « une situation particulièrement alarmante » pour les producteurs de maïs grain
Tendances saisonnières : l’hiver 2025-2026 sera-t-il pluvieux ou sec ?
Y a-t-il vraiment un plafond de verre pour le prix de la viande bovine ?
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine
Logettes ou aire paillée ? Comment sont logées les vaches laitières françaises
Après la Prim’Holstein, la Génétique Haute Performance débarque en Normande
Avec 1 % de marge nette, l’industrie laitière française « fragilisée »
À Versailles, les agriculteurs de la FNSEA/JA veulent interpeler Emmanuel Macron