Des résultats 2023 encourageants et la volonté d’être un moteur de la filière

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PGC. Le développement de nouveaux produits contribue à renforcer une valeur ajoutée qui permet à Sodiaal de conforter son résultat. (©JP)

Sodiaal enregistre une forte hausse de son résultat en 2023 qui se traduit par un prix du lait record. L’objectif est de maintenir ce niveau de prix pour sécuriser l’avenir dans un contexte de négociation difficile sur les MDD.

À l’occasion d’une conférence de presse, Sodiaal a annoncé des résultats 2023 en nette progression : un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros (+ 325 M€ vs 2022) et un résultat courant de 81 M€ (+73 M€). Cette performance doit notamment être mise en lien avec le plan Value initié en 2017 « un travail qui commence à porter ses fruits », a tenu à rappeler son président, Damien Lacombe.

Après une période 2010-2016 au cours de la laquelle la collecte a augmenté de 3 milliards de litres via des fusions et des reprises d’entreprises parfois endettées, cette stratégie consistait à aller rechercher de la valeur ajoutée : en réduisant la part des produits basiques, en particulier celle de la poudre zéro, dans son mix-produit et en mettant en œuvre une restructuration de ses outils industriels permettant de réinvestir dans des innovations produits et des marques fortes que sont Candia, Entremont, et bien sûr Yoplait de retour dans son giron.

Deux tiers du résultat net reversé aux adhérents

Sur cette base, la coopérative a bénéficié en 2023 d’une conjoncture de prix favorable aux PGC, pour lesquels elle a su profiter d’Égalim afin d’obtenir des hausses tarifaires, dans un contexte global où la consommation est restée stable et malgré la chute des cours des cotations beurre-poudre et le recul des importations chinoises. Les deux tiers du résultat net consolidé seront reversés à ses adhérents, soit 61 M€ : c’est-à-dire 6,3 €/1 000 litres de ristournes + 1,80 € d’intérêt aux parts sociales sous forme de numéraires et 6,3 €/1 000 litres en parts sociales. Ainsi, à partir d’un prix d’acompte de 443 €, le prix du lait conventionnel 2023 toutes primes et ristournes comprises atteint un niveau historiquement haut de 485 € et même un prix moyen de 497 € si l’on intègre les laits bio et AOP.

« Ces résultats sont encourageants mais ne sont pas suffisants, soulignait pour sa part le directeur général, Antoine Colette. Nous devons encore renforcer nos marges et notre rentabilité pour maintenir un prix du lait élevé pour nos adhérents, poursuivre le développement de nos marques, et investir pour maintenir les standards de qualité de nos 61 sites de production et répondre aux exigences environnementales. Pour répondre à tous ces enjeux il faudrait presque multiplier nos investissements par deux (NDLR : 124 M€ en 2023) ce qui ne sera possible que si les produits alimentaires sont payés à leur juste prix. » Avec un recul de 2,9 % de la collecte, l’enjeu n° 1 est en effet clairement identifié : le renouvellement des générations, pour garantir la pérennité de la production laitière.

La guerre des prix relancée sur les MDD

Depuis cinq ans, Sodiaal enregistre de l’ordre de 250 installations/an, c’est-à-dire moins d’une installation pour deux départs. D’où la volonté de défendre un prix du lait résolument volontariste offrant de vraies perspectives aux éleveurs, comme en 2023 où il était supérieur de 5 € à celui prévu par la nouvelle formule de prix : 47 % de PGC dont le prix est défini à 50 % par les coûts de production, la matière première agricole, et à 50 % par le prix de vente sortie usine + 38 % de RHF et clients B to B, basé sur le prix allemand + 15 % de valorisation beurre-poudre. « L’objectif cette année est de maintenir au moins le prix du lait de 2023. Cela dépendra de notre capacité à passer des hausses tarifaires sur les MDD. » Or, Damien Lacombe ne cache pas son inquiétude devant la résurgence de la guerre des prix sur ce segment de produits qui représente la moitié de ses PGC et gagne des parts de marché au détriment des marques (+7 %).

Les négociations en cours avec la distribution seraient en effet particulièrement tendues, avec la menace d’un approvisionnement en lait européen prise très au sérieux. « C’est pourquoi, nous demandons une application stricte d’Égalim, y compris pour les MDD. » En ce sens, Sodiaal défend également auprès du ministère l’indication d’origine ou « Origine Score », c’est-à-dire la possibilité d’afficher l’origine 100 % française du lait sur tous les produits en rayon. Parallèlement, la coopérative déploie une gamme de nouveaux services auprès de ses 15 300 membres dans le but de maintenir l’attractivité du métier. Un nouveau plan stratégique sera d’ailleurs annoncé prochainement pour les trois prochaines années. « Avec 20 % de la collecte nationale et compte tenu de tout le travail mis en œuvre, Sodiaal a la légitimité pour un rôle de leader de la filière française. »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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