Bien choisir sa bétaillère

Le système de pose à terre, consiste à abaisser l’ensemble de la bétaillère au niveau du sol pour faciliter le chargement et déchargement des animaux. Le système, qui a vu le jour il y a 25 ans, est largement plébiscité aujourd’hui. (©Rolland)
Le système de pose à terre, consiste à abaisser l’ensemble de la bétaillère au niveau du sol pour faciliter le chargement et déchargement des animaux. Le système, qui a vu le jour il y a 25 ans, est largement plébiscité aujourd’hui. (©Rolland)

Une bétaillère doit être simple d’utilisation et permettre de travailler en toute sécurité. Pose au sol, plancher réducteur de bruit et anti-dérapant, facilité d’ouvertures et fermetures des portes sont autant d’éléments à prendre en compte avant d’investir.

Lorsque les éleveurs investissent dans une bétaillère, ils ont en général deux priorités : l’ergonomie et la sécurité. L’équipement doit être fonctionnel. Parmi les autres critères qui guident leur choix, arrivent ensuite la robustesse et le prix.

Bétaillère de plain-pied

Côté ergonomie, il est un élément qui fait de plus en plus consensus, c’est le système plain-pied. Mis au point il y a 25 ans par l’entreprise bretonne Rolland, il a été repris depuis par tous les autres constructeurs. Il consiste à abaisser l’ensemble de la bétaillère au niveau du sol pour faciliter le chargement et déchargement des animaux. Pas de marche, pas de rampe.

Grâce au système d’essieux surbaisseurs, les roues s’encastrent dans la caisse, le bas de la remorque à l’arrière vient toucher le sol. Ce dispositif de pose au sol se fait avec suspension et relevage hydrauliques sur boules d’azote.

À la Cuma des Châtaigniers, à Orsennes (Indre), il n’y a pas eu à débattre au moment d’acheter une nouvelle bétaillère, il y a environ deux ans. Les 11 utilisateurs voulaient tous un système pose au sol : « Les animaux montent beaucoup mieux, il n’y a pas photo », résume Grégory La Valette, l’un des éleveurs.

Les bovins sont moins stressés, il n’y a pas de pont à manœuvrer, « c’est un gain de temps » met en avant Aurélien Papillon, directeur commercial de l’entreprise sarthoise Bruneau, rachetée il y a peu par Cosnet industries. Deux tiers des bétaillères qu’elle vend aujourd’hui sont en pose à terre (plain-pied), le surcoût est loin d’être rédhibitoire, environ 1 000 € selon les fabricants. Autre avantage, « le système de suspension sur l’essieu réduit les chocs lors du transport et donc le stress pour les animaux » observe Yvon Rouxel, président de la Cuma d’Yffiniac (Côtes-d’Armor), qui a aussi acheté une bétaillère plain-pied.

Ouverture automatisée des portes

Bétaillère Bruneau
L’ouverture des portes de la bétaillère, comme le déploiement des barrières, doit être simple. (©Bruneau)

L’ergonomie passe aussi par les systèmes d’ouverture et fermeture de portes. « Plus c’est simple, mieux c’est, prévient Aurélien Papillon. S’il faut intervenir sur trois points pour fermer une porte, cela commence à être compliqué et long. »

Une fois le dernier bovin rentré, la porte arrière doit se fermer automatiquement. Des systèmes de sécurité existent chez certains constructeurs. Ainsi, si un animal pousse violemment une porte, elle se bloque automatiquement à 90°. Des systèmes anti-retour existent aussi, pour maintenir l’ouverture à une position donnée (90°, 135°) et obtenir un effet entonnoir si besoin. Pour faciliter l’ouverture et la fermeture des portes, l’entreprise Lenormand (Manche) a conçu un système radiocommandé d’ouvertures et fermetures de portes, récompensé d’un Innov’Space cette année. Les portes sont actionnées par des vérins hydrauliques. « Un système de sécurité limite la force de fermeture afin de préserver les animaux et l’utilisateur », prévient le constructeur.

Revêtement insonorisé et antidérapant

Le revêtement au sol est aussi un élément crucial dans le choix d’une bétaillère, car c’est une question à la fois de confort et de sécurité. Si vous achetez pour le seul usage de votre exploitation, pas d’hésitation, il faut opter pour un revêtement antidérapant de type résine : cela réduit très sensiblement le bruit et donc le stress des animaux comme de l’éleveur.

Si l’achat se fait en Cuma, en revanche, « il faut que le plancher soit facilement nettoyable », met en garde Michel Seznec, animateur à l’Union des Cuma des Pays-de-la-Loire. Le sol doit être désinfecté entre deux utilisations pour éviter la diffusion de microbisme. Or, un fond résine résiste très mal aux détergents et ne supporte pas le Kärcher à 150 bars.

À la Cuma des Châtaigniers (Indre), « le revêtement c’était un peu le point faible », confirme Grégory La Valette. La première bétaillère, achetée il y a quinze ans, avait un fond résine qui s’est abîmé prématurément. Un plancher en tôle larmée présente l’avantage d’être facile à laver, mais « en vieillissant, avec l’usure, le plancher tout métallique devient glissant » remarque Yvon Rouxel. La Cuma L’Yffiniacaise qu’il préside a opté pour un revêtement en caoutchouc broyé aggloméré sur deux centimètres d’épaisseur. Le surcoût était de 1 500 € par rapport à un fond en tôle larmée.

Autre solution de compromis, mais plus onéreuse, le fond alu sur plancher en bois marin, antidérapant et résistant à l’humidité : « Ça réduit le bruit, les animaux ne se font plus peur », assure Aurélien Papillon, directeur commercial de Bruneau.

Barrières à replier latéralement

Le choix des barrières tubulaires extérieures dépend évidemment des usages. Elles se replient à l’arrière de la bétaillère ou latéralement. Elles permettent d’organiser un couloir de contention de plusieurs mètres pour faciliter le chargement des animaux. Michel Seznec, animateur de l’Union des Cuma des Pays-de-la-Loire préconise les barrières repliables sur le côté de la bétaillère. Le système est plus rapide à déployer. Si la Cuma La Valette a choisi les barrières qui se replient à l’arrière, c’est uniquement pour des raisons économiques : « C’était 4 000 € moins cher ! »

Les systèmes de cloisons à l’intérieur de la remorque doivent eux aussi être le plus fonctionnel possible. « Souvent, on nous propose un grand panneau sous forme de barrière tube, un truc lourd et dangereux, raconte Yvon Rouxel, de la Cuma d’Yffiniac. J’ai poussé pour un système coulissant, modulable le long des rails, et j’en suis satisfait. » Les modèles de cloisons positionnables à la main coûtent moins cher mais sont beaucoup moins ergonomiques. Les systèmes sur rails sont assurément plus fonctionnels. Et pour plus de facilité d’utilisation, Aurélien Papillon (Bruneau) conseille de « privilégier les systèmes sur galets avec roulements plutôt que les rails Mantion ».

Dernier élément à ne surtout pas négliger, la robustesse. Une bétaillère, cela doit durer dans le temps. Il convient donc d’être vigilant sur la conception de la caisse et du châssis. « Plus il y a de plis, plus il y a de poteaux, plus c’est solide », résume Aurélien Papillon. Car c’est le pli qui fait la rigidité de la tôle.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Godet 3 en 1 Xtra’Shark de chez Magsi

Magsi présente une benne à grappin coupe balle

Manutention

Tapez un ou plusieurs mots-clés...