Avant d’acheter à un exploitant ou une Cuma, un essai dynamique est impératif pour repérer les signes de fatigue de la machine. Il faut aussi bien faire le tour du matériel, scruter les points critiques, et se renseigner sur son historique. Tour d’horizon.
À quel prix acheter son télescopique d’occasion ? Difficile d’avancer une fourchette tant les paramètres sont nombreux. « Un télescopique d’un an qui affiche 1 200 heures au compteur peut être vendu environ 25 % de son prix initial », indique Vincent Betes, directeur des ventes chez Merlo France. Il perd ensuite 5 à 10 % de sa valeur chaque année, une dépréciation très variable selon les modèles et surtout l’usage.
Partie administrative
C’est une évidence, mais il faut commencer par vérifier que le numéro de série de la machine correspond à celui de la carte grise et que le certificat CE, indispensable pour établir une nouvelle immatriculation, est bien présent. La machine doit aussi avoir sa dernière VGP à jour. Cette vérification générale périodique est une sorte de contrôle technique obligatoire à effectuer tous les six mois. Elle atteste que la machine est conforme. « On a eu deux cas de ce type cette année », constate Vincent Betes.
Avant de faire le tour de la machine, il faut aussi jeter un œil au carnet d’entretien pour connaître son historique. En élevage, un télescopique effectue facilement 1 000 à 1 200 heures par an. Le nombre d’heures est un indicateur important, mais si la machine a été malmenée, elle vieillit prématurément. Un télesco peut ainsi être fatigué dès 4 000 – 5 000 heures.
Fuites et corrosion
Identifier les fuites peut donner des indices de l’état général de la machine. Jetez un coup d’œil par terre, notamment à l’arrière de la machine, et sur la flèche pour constater un éventuel suintement. C’est le seul moyen de savoir si les flexibles sont fatigués, car il n’est pas question de démonter la flèche. Ne pas oublier d’inspecter les carters, les durites et la culasse. Ouvrir les trappes à l’arrière permet d’aller détecter les éventuels excès de graisse ou de limaille, et donne un indice intéressant sur l’entretien de la machine.
Les éleveurs qui utilisent des produits un peu corrosifs, certains engrais par exemple, peuvent avoir des points de rouille, une peinture abîmée à divers endroits.
État général du châssis
Une inspection de l’état extérieur de la cabine permettra d’identifier s’il y a eu un choc, un accident, un retournement. « Il ne faut pas de perçage, de déformation ni de choc apparent », met en garde Vincent Betes.
Sur le châssis, « observez l’aspect général, il y a de grandes parties monocorps, vérifiez que les soudures sont globalement propres, qu’il n’y a pas de fissures, on ne sait jamais », préconise le directeur des ventes de Merlo. Vérifiez aussi l’état des longerons, des ancrages du bras télescopique et des supports de flèche.
Bras télescopique
« Si un éleveur ne fait que du godet désileur pour nourrir ses bêtes et quelques manips de bottes, ses flèches seront généralement en très bon état, la machine sera globalement propre », estime Vincent Betes.
Le meilleur test est l’essai dynamique. Il faut sortir la flèche dans son intégralité, à l’horizontale puis à la verticale, pour repérer les possibles points de blocage. Suivant l’inclinaison, la résistance varie. Les signes de faiblesse s’expriment par un manque de réactivité, de la lenteur ou des saccades. Attention aussi aux bruits anormaux. « Le bruit doit être linéaire, sans saccades », décrit Nicolas Sourdrille, responsable d’un atelier de remise en état de télescopiques d’occasion chez Manitou. « S’il y a du jeu dans la flèche, vous l’entendrez tout de suite, il y aura des claquements secs, cela ne fera pas l’effet canne à pêche habituel », commente le directeur des ventes de Merlo. Des jeux latéraux ou verticaux trop importants au niveau des guides ou des patins sont souvent le signe d’un bras usé ou mal réglé.
Vérifiez le système hydraulique : l’huile doit être au bon niveau et propre. Une huile noire ou trouble est un indice de machine mal entretenue. « Normalement, il n’y a pas de présence de corps gras sur la tige ou le vérin, précise Stéphane Courant, en charge de la vente de matériel d’occasion auprès des concessionnaires, chez Manitou. Si c’est le cas, c’est que le vérin n’est pas étanche. »
Profitez-en pour vérifier l’état du tablier, au bout de la fourche : traces d’usures, fissurations et chocs.
Moteur, transmission, boîte de vitesse
En ouvrant le capot, en un rapide coup d’œil, on peut se faire une idée générale du moteur, s’il est propre, si la vidange a été faite, si le filtre à huile a été changé. Parfois, une étiquette permet de savoir si le dernier entretien est à jour.
En effectuant un démarrage à froid, il est possible de repérer si le moteur est fatigué et s’il y a un dégagement excessif de fumée. C’est surtout sur les machines anciennes, plus de 6 000 à 8 000 heures, que les signes de faiblesse apparaîtront.
Lors de l’essai dynamique, vérifiez que le passage des vitesses se fait de façon fluide.
Pneus et freins
Les télescos étant à quatre roues motrices, les quatre pneus doivent tous être de même modèle et avoir la même usure. Si ce n’est pas le cas, signe peut-être d’un problème de parallélisme ou de pont faussé, cela peut engendrer des problèmes de différentiel. Pour vérifier les freins (classiques et de service), rien de mieux que l’essai dynamique.
Cabine et commandes
Une cabine en bon état est gage de confort mais aussi d’une utilisation soigneuse. Vérifiez que toutes les commandes, leviers, écrans de contrôle, gyrophares sont fonctionnels. Testez les phares, clignotants, essuie-glaces, chauffage et climatisation. « Parfois l’a clim’ n’a jamais été utilisée, c’est l’occasion de tester ! », propose Vincent Betes.
Accessoires
Généralement, chaque marque a ses accessoires, attention à la compatibilité. Si la machine est équipée d’un système d’attache rapide, assurez-vous de son bon fonctionnement. Vérifiez par exemple que l’arrêt coup de poing du godet désileur fonctionne correctement.
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