Acheter une mélangeuse automotrice reconditionnée

Mélangeuse automotrice d’occasion Kuhn
Cette mélangeuse automotrice Kuhn SPW à 2 vis verticales de 2018, d’une capacité de 18 m3, affiche 4 900 heures au compteur. Elle est reconditionnée par le concessionnaire pour être revendue à 110 000 € environ, la moitié de son prix initial. (©Antoine Humeau)

Une mélangeuse d’occasion achetée chez son concessionnaire coûte plus cher que chez un agriculteur, mais présente quelques avantages : sécurité, entretien, garantie. C’est souvent aussi la possibilité de choisir sa machine en la personnalisant selon ses besoins.

Difficile d’évaluer le surcoût d’une machine d’occasion achetée chez un concessionnaire plutôt qu’à une exploitation agricole ou une Cuma. Pierrick Blanchard, responsable ventes et marketing chez Kuhn l’estime à la louche à « + 10 ou + 15 % ». Sans doute davantage dans de nombreux cas. Le concessionnaire prend une marge, et surtout propose une garantie. « Il ne prendra aucun risque. S’il a un doute technique, il va changer ce qui doit l’être, refaire une vidange et un entretien de second niveau intégral, remettre à neuf les pièces d’usure. »

C’est ainsi que l’on parle de machines « reconditionnées ». Une sorte de remise à neuf d’un matériel qui a déjà vécu. Contrairement au matériel grand public (téléphones, ordinateurs, …), le reconditionnement pour l’équipement professionnel n’est pas encadré par la loi. La politique de garantie est donc libre, chaque réseau l’organise comme il l’entend.

Les constructeurs lorgnent ce marché de l’occasion avec de plus en plus d’intérêt, car c’est l’occasion d’aller capter de nouveaux clients : « En général, ceux qui s’équipent pour la première fois d’une mélangeuse automotrice l’achètent d’occasion », remarque Pierrick Blanchard. Pour les marques, être sur le marché de l’occasion, c’est aussi s’assurer de la visibilité. Et puis pour un constructeur, c’est plus facile de commercialiser une machine neuve à un client qui sait qu’il pourra la revendre ensuite sur le marché de l’occasion. Il y a d’ailleurs un marché de la pièce de rechange neuve. « Les machines d’occasion ont une valeur, elles peuvent être revendues, on peut maintenant trouver des pièces de rechange sur tous les modèles », met en avant Pierrick Blanchard.

Customiser sa machine selon ses besoins et contraintes

Contrairement à l’achat chez un éleveur ou une Cuma, la mélangeuse reconditionnée, donc achetée chez son concessionnaire est souvent l’occasion de la personnaliser, si la machine d’origine est prédisposée à accueillir ces équipements. C’est un atout majeur, quand les éleveurs souhaitent un équipement adapté à leurs besoins et leurs contraintes.

C’est ainsi qu’il est possible de rééquiper des tapis de déchargement de différentes longueurs avec choix du côté (gauche ou droite) pour s’adapter aux différentes configurations d’auges. Il est également possible d’installer un anneau anti-débordement sur la cuve pour les rations fibreuses, ou encore un aimant sur les vis de mélange pour éviter les résidus métalliques dans la ration.

Côté électronique, le concessionnaire peut ajouter un écran de caméra en fonction des besoins, des doubles commandes pour piloter les fonctions de déchargement (porte, tapis, …) depuis l’extérieur de la machine. Il peut aussi prévoir une doublante en fond de cuve.

Si le couloir d’alimentation est assez étroit, il peut être intéressant d’opter pour les rétroviseurs rétractables automatiquement, par exemple. Les équipements de caméras peuvent être intéressants pour les exploitations où l’on évolue en milieu confiné.

Enfin, la gestion de la pesée est de plus en plus prisée par les éleveurs : programmation des rations avec changement du nombre d’animaux, transfert des données vers un PC ou un smartphone.

Pour customiser sa machine, il faut évidemment que celle-ci soit initialement conçue pour être adaptable.

Quels critères de choix ?

Mono vis ou double vis ?

Le temps de travail n’est que sensiblement supérieur avec une mono vis, deux tours de 10 minutes au lieu d’un tour de 15 minutes, c’est 5 minutes de plus seulement. La mono vis est plus maniable, moins chère à la fois à l’achat et à l’usage et plus facile à revendre en occasion. « L’éleveur qui a une mélangeuse traînée à deux vis veut un automoteur à deux vis, ce n’est pas forcément le plus pertinent », commente Pierrick Blanchard.

25 km/h ou 40 km/h max ?

Si la machine doit parcourir beaucoup de route chaque jour pour aller d’un site à l’autre, cela peut être pertinent de choisir une automotrice capable de rouler à 40 km/h, surtout si le coût horaire du chauffeur est élevé. Mais la route est-elle droite entre les sites et permet-elle de rouler réellement à cette vitesse ? Kuhn a fait une simulation, pour un parcours de 10 km/jour, le gain réel est de 3 minutes. Le surcoût d’une machine à 40 km/h est de 13 000 euros.

Deux roues ou quatre roues directrices ?

Tout dépend du type de bâtiment dans lequel vous travaillez. S’il est un peu exigu, avoir quatre roues directrices apporte à la fois gain de temps et confort de travail. « C’est une vraie plus-value à la revente place que vous ne savez pas à qui vous vendrez », argumente Pierrick Blanchard.

Quelle capacité de désilage ?

Il faut compter un mètre cube pour sept vaches à alimenter. La puissance de fraise ne fait pas tout. Pour les rations fibreuses, les sections carbure sont préférables. Il faut choisir la conception de la fraise selon ses besoins : diamètre, positionnement des spires et des sections. Ne pas négliger non plus la conception du convoyeur, qui est le premier poste d’entretien d’une automotrice.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,24 €/kg net -0,01
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Faut-il pratiquer le mouillage de la ration mélangée ?

Mélangeuse

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