Comment bien aborder son troupeau ? Comment concevoir un parc de contention ? Et comment embarquer une vache en bétaillère ? Ce sont les trois questions posées à Pauline Garcia, spécialiste du comportement animalier.
C'est au Sommet de l'élevage que la rédaction de Web-agri a interrogé Pauline Garcia, éleveuse de Salers dans le Cantal et comportementaliste animalier. Habituée à former les éleveurs, Pauline a répondu à 3 questions pratiques sur la contention des bovins :
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Comment bien aborder une vache ?
« Il faut être dans la délicatesse et s'approcher très doucement pour éviter qu'une vache ne soit effrayée lorsqu'on l'aborde. Il ne faut pas oublier qu'elle a une vision saccadée, donc tous les mouvements rapides la perturbent et la mettent dans un état de stress. »
« Même avec des vaches familières, qui nous voient tous les jours, il faut rester sur des déplacements lents. Moi j'ai pour habitude des les aborder de manière frontale, puis je me décale à leur droite car la perception de l'animal par la droite est plus positive qu'à gauche. Je me place au niveau du garrot pour l'immobiliser, au niveau des hanches pour le faire avancer, ou avant le garrot (c'est-à-dire au niveau des oreilles) pour le faire reculer. »
Quels éléments prendre en compte dans la conception d'un parc de contention ?
Pauline Garcia estime que la plupart des systèmes de contention sont trop « pensés humain plutôt qu'animal » et ne prennent pas assez en compte les sens et la perception du bovin.
« Les vaches sont sensibles aux lumières et aux contrastes. Il faut donc éviter les parois ajourées ou des tubes qui reflètent trop la lumière. L'idéal serait de recouvrir tous les tubes par des parois pleines. » Elle complète : « La circulation doit être facilitée. Pour cela, il faut éviter les coins et privilégier les parois arrondies pour que les vaches ne s'arrêtent pas ou ne fassent pas demi-tour. »
Comment embarquer une vache en bétaillère ?
La bétaillère, c'est LA bête noire des éleveurs. « L'éleveur se met en général dans un état émotionnel palpable avec de la peur, des cris et de l'agacement. Mon premier conseil sera donc de ne pas trop stresser pour éviter de projeter son anxiété sur l'animal. »
Les animaux sont sensibles aux différences de niveaux (marches, ponts, etc.). Pauline recommande alors de bien concevoir son quai d'embarquement : « Il doit pousser l'animal à avancer et lui éviter de trop réfléchir à la situation. Il faudra alors éviter les reflets ou encore l'éblouissement des animaux si l'embarquement se fait en pâture. L'idéal serait aussi d'avoir des véhicules d'embarquement mats et sans reflets. »

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