Un parc de contention permet de gagner en sécurité et en confort de travail. Il doit être pensé en fonction de ses bâtiments et de ses besoins. Un diagnostic peut permettre d’éviter de commettre des erreurs ou des investissements inutiles. Exemple en Maine-et-Loire chez Nicolas Arthus, éleveur allaitant.
Ce qu’il voulait, c’est gagner en confort de travail et en sécurité. « J’ai un apprenti, il faut des équipements sûrs, et parfois il n’y a personne, il faut que le chargement de bovins se fasse facilement » justifie l’éleveur.
Nicolas Arthus, installé seul sur 140 hectares à Corzé (Maine-et-Loire), élève des Rouge-des-prés en bio en système naisseur-engraisseur (80 vêlages). Le suivi des animaux, chez lui, ce n’est pas une option. Le troupeau complet passe souvent à la pesée. « J’ai deux objectifs : 450 kg de poids vif pour le vêlage à deux ans et 540 kg pour le vêlage à trente mois », raconte-t-il. Les génisses qui atteignent l’objectif partent à la repro, pour les autres, direction la réforme.
Pesées, échographies : le parc de contention est indispensable
Les animaux en engraissement sont pesés deux fois, au début et à la fin. La pesée permet d’optimiser sa conduite d’élevage et aussi de bien orienter ses bêtes selon les différents marchés. Le parc de contention lui sert aussi aujourd'hui aux échographies des génisses ou à l'écornage des veaux notamment.
Pour faciliter toutes ces opérations, il lui fallait un parc de contention adapté à tous les animaux, y compris les taureaux. Il a donc opté pour une largeur de couloir modulable, de 45 à 95 centimètres. En réalité, ce parc de contention est un "deux-en-un" : il sert aussi à charger les animaux dans la bétaillère.
Connaître ses besoins pour choisir le bon dispositif
« Ce qu’il faut avant d’investir, c’est faire un état des lieux de ce que l’on a déjà pour éviter des équipements inutiles, suggère l’éleveur. Par exemple moi j’ai des bons cornadis où je fais la prophylaxie, et cela me sert aussi à faire un premier tri des animaux ».
Il a fait appel à l’entreprise de conseil en élevage Seenovia, dont il est administrateur. Le diagnostic réalisé par un technicien agréé pour le conseil en contention et manipulation de bovins (coût : 700 €) lui a permis de tout poser à plat : taille du bâtiment, orientation, besoins. Il voulait que son parc de contention soit au centre pour limiter les déplacements des animaux (« souvent je suis tout seul »). Il fallait également qu’il soit facile d’accès pour tous les camions, pour le chargement d’animaux, et aussi laisser de la place pour la circulation du tracteur.
Le conseiller Nicolas Jeauneau devait partir de toutes ces contraintes et des besoins de l’éleveur, tout en tenant compte des comportements des bovins. « C’est indispensable pour faciliter leur déplacement, anticiper leurs réactions afin d’intervenir en toute sécurité et donner envie aux animaux d’y revenir », argumente l’expert en dispositifs de contention. « Il faut se servir de leur instinct de prédaté et prévoir des équipements qui lui permettront de croire qu’ils peuvent fuir. » Cela se traduit par une entrée latérale et des couloirs non rectilignes, comme celui en U de Nicolas Arthus.
Il faut aussi des parois pleines à des endroits bien définis pour réduire la vue panoramique, éviter les zones d’ombre ou d’éblouissement. Le parc doit avoir un dimensionnement approprié aux lots et permettre un déplacement en groupe, car les bovins détestent l’isolement. Autant d’éléments auxquels l’éleveur ne pense pas forcément spontanément.
Le diagnostic était aussi l’occasion de rappeler quelques conseils sur le plan ergonomie : prévoir des passages d’homme ainsi qu’une zone éleveur pour travailler sereinement et surtout en pleine sécurité. Ou encore insister sur la nécessité d’une barrière poussoir, qui permet de guider les animaux vers la bétaillère ou le couloir. « C’est vraiment génial, une barrière poussoir, c’est super en terme de sécurité », commente Nicolas Jeauneau.
Mais le diagnostic sert aussi à réaliser quelques économies. Plus exactement, à éviter les dépenses inutiles. « Il ne faut investir que dans ce qui est utile, pas la peine d’avoir un couloir réglable en largeur si c’est pour ne passer que des vaches. »
Chez Nicolas Arthus, le parc a coûté 30 000 € dont 10 000 € de chape de béton et 6 000 € de bascule. Le tout subventionné à 25 % par le PCAE. « Dans l’idéal, il faut absolument intégrer la contention dans un projet bâtiment, réfléchir aux déplacements des lots, du matériel et des hommes », suggère l'éleveur.
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