
Selon le centre d'études et de prospective du ministère de l'Agriculture, les cultures pourraient voir leurs stades avancer d'au moins deux semaines à l'horizon 2050, à cause du réchauffement climatique. Extrait du rapport AFClim.
Les données suivantes sont issues de simulations climatiques mensuelles réalisées spécifiquement pour l’étude sur cette exploitation en Meuse à partir de données Météo-France. Elles concernent d’une part une période de référence centrée en 1985 allant de 1971 à 2000. D’autre part, elles concernent une période future centrée en 2050 allant de 2036 à 2065.
La comparaison entre les deux périodes à Nancy montre :
- une augmentation des températures homogène sur l’année ;
- un cumul de pluie qui se dégrade en juillet et en août ;
- un déficit hydrique (P-ET0), plus marqué de mai à septembre ;
- un nombre de jours échaudants très important de juillet à septembre ;
- une augmentation importante du nombre de séquences de 15 jours sans pluie en juillet et en août ;
Impact sur les prairies
En prenant comme modèle une prairie (herbe) et un sol dont la réserve utile est de 100 mm, on constate :
- un confort hydrique de l’herbe qui se dégrade en juillet et août ;
- des besoins en eau supplémentaires de l’ordre de 100 mm d’avril à août pour limiter l’impact d’un stress hydrique sur le rendement ;
- un état de la réserve hydrique qui se dégrade régulièrement de mai à août (10 % de remplissage en août en 2036-2065 contre 20 % en 1971-2000)
Impact sur la culture de maïs
En prenant comme modèle une culture de maïs et un sol dont la réserve utile est de 100 mm, on constate :
- un confort hydrique qui se dégrade de juin à août ;
- des besoins en eau supplémentaires de l’ordre de 100 mm de juin à août pour limiter l’impact d’un stress hydrique sur le rendement ;
- un état de la réserve hydrique qui se dégrade régulièrement de mai à août ( 15 % de remplissage de la réserve utile fin août)
Impact sur la culture de blé
En prenant comme modèle une culture de blé et un sol dont la réserve utile est de 100 mm, on constate :
- une avancée des stades phénologiques de 15 à 20 jours ;
- un confort hydrique qui se dégrade légèrement d’avril à juin (avancée des stades) ;
- des besoins en eau identiques sur l’année mais qui se décalent vers le début du printemps ;
- une restitution au milieu qui diminue de 15 % ;
Effets attendus du changement climatique sur les cultures du système étudié
Ici, les cultures céréalières et fourragères sur une exploitation-type de polyculture-élevage en Lorraine.
Effets du changement climatique sur ↓ | Description des effets en cultures céréalières | Description en cultures fourragères |
Durée des cycles culturaux | Le blé se récolterait plus tôt et donc libérerait le sol début juillet ou fin juin en année à échaudage (auteurs). | L’allongement de la période de pousse de l’herbe permet de gagner 5 jours de pâturage au printemps et une semaine à l’automne (Acta-Mires, 2009). |
Conditions de semis, récolte | L’augmentation des températures, y compris en mars et avril, laisse penser que les sols se réchaufferont plus vite ce qui permet d’envisager un semis de maïs d’indice supérieur donc plus productif, à condition que les gelées de printemps et d’automne ne viennent pas l’interdire. | Pour la valorisation de l’herbe, pas de dégradation des conditions d’accès à la ressource pour des fauches précoces, pas de dégradation non plus en automne pour l’accès aux animaux (conditions de portance) |
Rendements | Le semis de maïs d’indice supérieur laisse envisager une augmentation des rendements de cette culture (voir ci-dessus). | Le rendement de l’herbe est globalement à la hausse (au printemps surtout, avec des températures plus favorables) malgré l’apparition d’un déficit hydrique l’été plus fréquent (Acta-Mires, 2009). |
Qualité des récoltes | L’augmentation des températures ne rend plus nécessaire le séchage des grains. Des récoltes plus précoces permettront de cultiver plus facilement le maïs en rotation. | Possibilité de semer des variétés de maïs plus tardives avec un meilleur rapport grain/plante entière (Acta-Mires, 2009). |
Disponibilité en eau | L’augmentation des températures devrait provoquer une hausse de la demande en eau (évaporation), ce qui pourrait mettre en difficulté le maïs (Brisson et Levrault, 2010). | L’accès à l’irrigation permettrait de réguler les rendements en maïs (Acta-Mires, 2009). |
Aléas climatiques, destruction des récoltes | On ne dispose pas de données sur les risques de gelées au printemps ou sur les dates de premières gelées d’automne qui aujourd’hui impliquent une stratégie assez prudente de choix variétal maïs. Si la température augmente, on pourrait considérer une réduction du risque au printemps comme à l’automne pour le maïs (Brisson et Levrault, 2010). | |
Autres | L’augmentation de la disponibilité thermique entraîne un décalage vers le nord de la marge de culture du tournesol, qui pourrait s’implanter en Lorraine (Brisson et Levrault, 2010). |
Lire la suite>>> Polyculture-élevage en Meuse - quelles possibilités d’adaptation?
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