Éleveur dans les Pyrénées-Orientales, Claude Coulet et son troupeau d’Aubracs sont engagés dans la Défense des Forêts Contre l’Incendie (DFCI). Par le pâturage et le débroussaillement, ils créent des zones de coupure, permettant l’intervention des pompiers.
Chez Claude Coulet, dans les Pyrénées-Orientales, les vaches font double emploi. Comme partout ailleurs, elles occupent le plus clair de leur temps à faire de la viande. Mais à leurs heures perdues, elles débroussaillent aussi les abords des forêts pour prévenir les incendies.
Depuis bientôt 25 ans, l’agriculteur est engagé pour l’entretien des « coupures agricoles ». Une manière d’entretenir le territoire pour lutter contre les incendies : « L’État passe des contrats avec des éleveurs, généralement pastoraux, pour s’installer sur des surfaces et en limiter l’embroussaillement », décrypte Anne Rouquette, conseillère à la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales.
Car l’exploitation de Claude se situe dans une zone stratégique. En 1976, un important feu a brûlé un peu plus de 6 000 ha sur la frontière entre les Conflans et les Aspres. « Notre ferme, c’est un petit peu un rempart contre les feux qui peuvent arriver du Nord-Ouest vers les zones sèches et boisées du Sud ».
15 000 € par an pour l’entretien des zones de coupure
Le contrat DFCI est renouvelé tous les 5 ans. Concrètement, l’agriculteur s’engage à entretenir et broyer certaines zones, pour qu’en cas d’incendie, les pompiers puissent se déployer et le feu se retrouve bloqué par l’absence de végétation. « J’entretiens un couloir de 100 m de large sur le haut de la crête. Cela fait environ 5 km de long », résume l’exploitant. Selon les endroits, le pâturage peut suffire. Dans d’autres, l’éleveur s’engage à débroussailler.
Pour cette tâche, l’agriculteur perçoit une enveloppe annuelle de 15 000 €. « Ça ne couvre pas l’intégralité des charges, mais cela donne un intérêt à pâturer, et aide à payer une partie du travail que je devrais faire dans tous les cas ». « C’est beaucoup moins cher de faire entretenir ces zones par de l’élevage, qui en tire un profit de l’activité pastorale, que par des fonds publics. On est sur du donnant-donnant », ajoute Carole Duperron, conseillère agricole pour la Société d’élevage des Pyrénées-Orientales.
Inciter les vaches à manger de la fibre
Si seulement une partie du parcellaire est soumise au débroussaillement, la défense contre les incendies structure le fonctionnement de la ferme de Claude. « Nous avons misé sur l’Aubrac, parce que c’est peut-être la seule vache avec la Gasconne qui soit capable de s’adapter à ce genre de fourrage ». Avec la MAEC, l’éleveur se prive également d’estive. « Nous pourrions faire monter les animaux, nous l’avons fait par le passé, mais la flore est vraiment particulière, très ligneuse, alors les transitions étaient difficiles et les vaches perdaient en état à leur retour ».
Le rationnement hivernal est également pensé pour favoriser le pâturage. « Lorsque j’affourage, je pense ma ration pour inciter les vaches à aller chercher de la fibre sur le parcours ». Les vaches ont ainsi du foin de luzerne, complété avec un aliment pour vaches laitières. « J’essaie aussi de ne pas trop en donner au matin sinon elles ne partent pas vers les broussailles ».
La lutte contre les incendies donne une autre dimension métier d’éleveur. « Ça me semble logique d’aider à lutter contre les feux de forêts vu la situation de l’exploitation », souffle l’éleveur Occitan. Un engagement qui prend encore plus de sens alors que dans l’Aude — département voisin — sévissait cet été un incendie « hors normes » selon les dires des pompiers, avec 16 000 ha partis en fumée.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Tendances saisonnières : l’hiver 2025-2026 sera-t-il pluvieux ou sec ?
Le salon AgriSima 2026 n’aura pas lieu !
Il intègre 5 % de pommes de terre dans son silo de maïs ensilage
Fermeture de l’export de bovins : « les acheteurs vont en profiter pour faire baisser les prix »
Récolte 2025 : « une situation particulièrement alarmante » pour les producteurs de maïs grain
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Le géant Lactalis marche sur des œufs
Six conseils pour se lancer dans l’ensilage de maïs épis
Sodiaal adapte son prix face à la dégradation des marchés