Le tri dans poubelle jaune, un préalable au recyclage des emballages plastiques

Article réservé aux abonnés.

Recyclage. La réduction de l'emploi des matières premières fossiles repose sur les bonnes pratiques de tri des emballages. (© C.FAIMALI / GFA)

Ultra-frais. Une filière de recyclage des emballages plastiques est désormais opérationnelle, à condition que les Français jouent le jeu du tri.

La loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) fixe pour tous les secteurs, y compris pour les produits laitiers ultra-frais, des objectifs de recyclage, de réduction et de réemploi dits 3R des emballages plastiques à usage unique.

Dans les faits, les trois quarts des emballages utilisés par la filière ultra-frais sont en plastique. Plus précisément, conçus à partir de feuilles de polystyrène thermoformable. Remplie à chaud, sécable, cette matière assure par exemple des cadences élevées de 40 000 pots de yaourts/heure sur les chaînes de transformation, permettant ainsi de répondre à la demande soutenue des GMS à un prix accessible. La loi Agec, adoptée par décret en 2022, prévoit une première échéance de 10 % d’emballages plastiques recyclés en 2025 (N.D.L.R. : 25 % pour les bouteilles de lait). « Les objectifs seront atteints grâce à une nouvelle filière de recyclage pilotée par Citeo qui permet désormais de redonner une deuxième vie aux emballages », souligne Muriel Casé, déléguée générale de Syndifrais qui regroupe 22 transformateurs privés et coopératifs, soit 70 % d’un marché de l’ultra-frais pesant un chiffre d’affaires de 5,94 milliards d’euros en 2023. Pour rappel, Citeo est une entreprise à mission créée par les industriels du secteur de la grande consommation et de la distribution afin de réduire l’impact environnemental de leurs emballages. Elle est dotée d’un budget de 1,2 milliard essentiellement tourné vers les collectivités (70 %) pour financer la collecte des emballages, le tri, le recyclage ou la communication. C’est dans ce cadre collectif qu’a été mis au point un process de dépolymérisation qui permet de revenir au polystyrène vierge pour que le pot de yaourt redevienne un pot de yaourt. « Tout l’enjeu est de convaincre les Français de bien trier leurs pots de yaourt dans les poubelles jaunes. À cette condition, la filière de recyclage a ensuite la capacité de trier par catégorie de plastique avec une efficacité de 95 à 98 %. Mis en balle, 80 % du gisement sera ensuite acheminé vers une nouvelle usine de recyclage Indaver, en Belgique, la toute première de ce type en Europe, où le process de dépolymérisation permettra de refaire des feuilles de polystyrène. » Parallèlement, la filière travaille sur d’autres matériaux permettant à la fois de maintenir les cadences des chaînes de fabrication existantes, tout en garantissant la qualité sanitaire des produits.

Le réemploi sous conditions

Concernant le R de réduction, une enquête commandée par Syndifrais révèle que les consommateurs français sont certes volontaires, mais réticents à changer leurs habitudes : yaourts et desserts lactés sont en effet très majoritairement consommés en pots individuels et, selon cette enquête, moins de 1 foyer sur 10 serait certainement prêt à adopter des formats d’emballages plus grands.

Quant au R de réemploi, le projet de déployer à grande échelle un dispositif de consigne des emballages de produits laitiers ultra-frais pose la question de la sécurité sanitaire d’un produit vivant, le lait fermenté, sensible par nature. Sur ce volet, les trois quarts des personnes interrogées (74 %) se déclarent prêtes à rapporter des emballages usagés pour qu’ils soient réemployés. Mais elles ne sont plus qu’une sur deux (54 %) prêtes à utiliser des emballages consignés pour les produits laitiers frais. Les réticences évoquées sont, dans l’ordre, le risque lié à l’hygiène (6 personnes sur 10 chez les foyers non favorables), le stockage des emballages vides à la maison est également un frein important (64 % des personnes non favorables) juste devant le surcoût de la consigne (44 % pour les foyers non favorables et 39 % pour les favorables). Encore une fois l’enjeu de réduire l’utilisation des matières premières fossiles fait face à un contexte de baisse du pouvoir d’achat, où le prix est un levier important de motivation.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Le prix du lait Spot dégringole

Lait Spot

Les cours du beurre en baisse

Produits industriels Atla

Tapez un ou plusieurs mots-clés...