Le distributeur Système U est favorable à la détermination de « prix référents » pour les principales matières premières agricoles (lait, porc, bœuf) vendues en grande surface, a dit mercredi son patron, Serge Papin devant les agriculteurs de la FNSEA réunis en congrès.
Le projet de loi sur l'alimentation, qui sera débattu en mai au parlement, prévoit un bouleversement du calcul des prix des produits agricoles, qui seront déterminés à partir des coûts de production afin de redonner des marges de manœuvre aux agriculteurs. Ces coûts de production seront eux-même établis à partir d'indicateurs mis au point par l'interprofession.
« Ça ne suffira pas, mais c'est le point de départ de pratiques nouvelles », a dit Serge Papin au congrès de la FNSEA à Tours (Indre-et-Loire). « Les indicateurs de prix de production doivent être déterminés par les interprofessions. Or il y a un peu de boulot parce qu'il faut qu'elles se réforment. Le législateur devra changer les modes de fonctionnement des interprofessions », a-t-il assuré. « En attendant on devrait passer par des prix référents pour amorcer les choses, car ce ne sera pas compliqué à mettre en place », a estimé le patron de Super U. « On ne peut pas utiliser des prix assimilés à de l'entente, mais des prix référents peuvent établir un compromis sur les grandes matières premières comme le lait, le porc ou la viande bovine. La grande distribution ne s'y opposera pas, elle pourra même s'inscrire dans cette amorce des choses », a-t-il expliqué.
« Les interprofessions sont là, elles existent, il n'y a pas forcément besoin de toutes les réformer », a toutefois remarqué le secrétaire général adjoint de la FNSEA, Patrick Bénézit. « Désormais les distributeurs peuvent être les alliés des agriculteurs», a encore ajouté Serge Papin, sous de faibles applaudissements et quelques sifflets.
Au début de son intervention, Serge Papin, qui était présent mercredi matin aux Invalides lors de l'hommage au colonel Beltrame assassiné vendredi dans un magasin Super U après avoir pris la place d'une otage, avait été chaleureusement applaudi en signe de soutien. « Le président (Macron) a fait un discours particulièrement émouvant. J'étais au coté de la famille de ce boucher qui s'est fait assassiner froidement. C'est un moment de profonde tristesse et d'incompréhension », a-t-il déclaré.
Le débat sur la construction du prix montre aussi le besoin de compétitivité de nos exploitations afin d'aller chercher de la valeur ajoutée à l'étranger! La restauration hors domicile a également un rôle à jouer majeur pour le #madeinfrance! #congresfnsea2018 pic.twitter.com/H1pOgcYM2E
— La FNSEA (@FNSEA) 28 mars 2018
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