La production mondiale de lait est légèrement en dessous de son niveau de début 2023, et les dynamiques divergent selon les principaux fournisseurs du marché : baisse en Argentine, aux États-Unis et dans une moindre mesure en UE, hausse en Australie et en Nouvelle-Zélande.
La collecte mondiale de lait est en « léger retrait » en ce début d’année, explique l’Idele dans ses dernières Tendances lait-viande.
En février, la production des six premiers exportateurs mondiaux de produits laitiers - Argentine, Australie, Biélorussie, États-Unis, Nouvelle-Zélande et UE-27 - affichait de fait une hausse qui n’est qu’apparente, car 2024 est une année bissextile : ramenée sur 28 jours, leur production cumulée baissait de 1 % par rapport à février 2023.
Les exports de produits laitiers dans ces six pays ont en tout grimpé de 13 % par rapport à début 2023, portés par les fromages et les poudres grasses, ce qui semble traduire un « raffermissement de la demande internationale »
La collecte laitière mondiale stagne, mais cela cache des dynamiques très différentes selon les grands bassins qui fournissent le marché.
Difficultés climatiques et politico-économiques en Argentine
Exemple avec l’Argentine, qui voit sa collecte plonger depuis mi-2023. Corrigée de l’effet « année bissextile », elle a encore diminué de 18 % en février. Cela s’explique par « une météo humide et chaude qui continue d’affecter les rendements laitiers », souligne l’agroéconomiste Baptiste Buczinski.
Mais aussi par l’élection de Javier Milei à la tête du pays, fin 2023 : elle a « très nettement fait changer le contexte politico-économique de l’Argentine avec une dévaluation assez forte du peso et une politique de dérégulation qui pèse sur les marges des éleveurs. »
La baisse des prix rend cela dit les produits argentins particulièrement compétitifs à l’export, note l’Idele, alors que « la suspension des taxes à l’export de produits laitiers a été prolongée début 2024 pour au moins 6 mois » dans le pays.
Progrès en Australie, retrait aux USA
À l’inverse, la collecte laitière australienne ne cesse de progresser depuis 10 mois (+ 5 % en février) : une « amélioration modeste mais continue » liée à « des prix à la production incitatifs » et une météo plus clémente que prévu pendant l’été austral.
Cette reprise a permis aux exportations australiennes de produits laitiers de se reprendre en janvier et février, après deux années où l’export a été affecté par les conditions climatiques défavorables.
La production laitière aux États-Unis reste « limitée » (-1,3 % en février/2023), en lien avec la diminution du cheptel laitier (-1 % /2023) et malgré de meilleurs rendements par vache par rapport à 2023, des prix du lait à la production en hausse depuis début 2024 et une baisse des prix de l’aliment depuis plusieurs mois.
Le département américain de l’agriculture (USDA) s’attend à ce que la reprise printanière change la donne, sauf si l’influenza aviaire dite « hautement pathogène » (IAHP) détectée dans des élevages dans huit états du pays affecte les bovins.
La bonne compétitivité prix des produits US a par ailleurs porté la demande en produits laitiers étasuniens à l'export en début d’année, notamment en fromages.
Redressement de la production en Nouvelle-Zélande
Du côté de la Nouvelle-Zélande, la baisse saisonnière de la production a été moins marquée en février que les années passées. La collecte s’est ainsi redressée par rapport à février 2023 : + 1,9 % en ramenant le mois à 28 jours.
« Les disponibilités en eau restent fragiles » depuis que la météo a commencé à se dégrader en décembre, rapporte l’Idele, avec notamment une sécheresse dans l’île du Nord. La fin de l’été austral pourrait changer la donne, sans compter que le phénomène El Niño pourrait avoir en 2024 une influence moindre que prévu.
Les exportations néo-zélandaises de produits laitiers se sont redressées début 2024. Le groupe Fonterra a par ailleurs annoncé en février relever ses prix payés aux producteurs face aux « perspectives jugées plus porteuses sur le marché mondial ».
Et en Europe ? La collecte est toujours en léger repli, continuant sur la pente baissière amorcée au second trimestre 2023 : - 0,3 % entre février 2023 et février 2024, en retirant là encore l’effet « année bissextile ».
Une évolution tirée par celle de la production irlandaise - qui continue de décrocher après dix ans de croissance – et « malgré une belle progression de la collecte polonaise ». Après le net recul de 2023 (-2,7 %), la production française se reprend légèrement : +0,5 % en février, et +0,8 % en mars.
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