Si la filière laitière a pris ses responsabilités au plus fort de la crise sanitaire pour lisser la production, les éleveurs ont plus que jamais besoin de prix rémunérateurs, qui passeront par la poursuite de la loi Égalim, mais aussi par une Pac qui rémunère le modèle d’élevage français pour les services rendus en matière d’environnement et d’aménagement du territoire.
Dans la filière laitière, la loi Égalim a commencé à porter ses fruits en matière de prix, mais la FNPL n’entend pas laisser s’essouffler la dynamique et a déjà eu l’occasion d’insister auprès du ministre pour qu’il fasse respecter la loi. « Nous avons des indicateurs, validés par toutes les familles de l’interprofession, et on sera très attentifs pendant l’hiver, pour ne pas laisser reculer cette avancée qui a commencé sur la prise en compte du prix de revient », a expliqué Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL, lors d'une conférence de presse le 30 septembre.
« On attend de façon très ferme les négociations commerciales, car c’est de ça que vont dépendre la valorisation du marché intérieur et les prix pour les producteurs », précise de son côté Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente du syndicat. Si le Cniel a indemnisé les éleveurs qui ont réduit leur production pendant le confinement, à hauteur de 320 €/1 000 litres, pour plus de 15 millions d’euros au total, la fin de l’année sera par ailleurs déterminante pour équilibrer les comptes des exploitations.
Rémunérer la durabilité de l’élevage français via la Pac
Dans un contexte de débat sociétal autour de la future Pac, la FNPL entend également mettre l’accent sur les points forts de l’élevage laitier français. « L’élevage laitier aujourd’hui a aussi des atouts au regard des attentes sociétales, de l’aménagement du territoire, et nous avons le sentiment que ce n’est pas reconnu en tant que tel et qu’il n’y a pas de retour de la valeur », regrette Marie-Thérèse Bonneau. La future Pac pourrait ainsi rémunérer les services écosystémiques rendus par l’élevage, mais également donner accès aux éleveurs laitiers à un maximum d’aides. « Avec toutes les cases que l’on coche aujourd’hui, on peut prétendre au taux maximum d’ecoscheme », estime Michel Lacoste, secrétaire général adjoint. Une reconnaissance qui pourrait passer par les outils existants, comme CBPE, CAP’2ER.
Pour aller plus loin en matière de protection de l’environnement, la FNPL demande également « une gestion agronomique régionale en lien avec l’évolution climatique des périodes d’épandages pour favoriser l’agro-écologie », la reconnaissance des prairies permanentes en surfaces d’intérêt écologique (SIE), et l’accession des éleveurs laitiers au plan protéines.
« On a un système laitier vertueux mais qui est en danger. Il faut qu’il y ait de la rémunération, on a besoin que cette Pac donne une perspective, un but aux jeunes », souligne Marie-Andrée Luherne, secrétaire générale adjointe. En ce sens, la FNPL demande notamment à ce que la future Pac maintienne la surdotation des 52 premiers hectares, créé une aide forfaitaire incitative pour les activités d’élevage, et prenne en compte les emplois induits par les systèmes laitiers sur l’ensemble du territoire, via un bonus laitier dans toutes les mesures de la Pac.
« On s’est reconnu dans la mise en œuvre des objectifs » de la future Pac, note Marie-Thérèse Bonneau, mais « on veut faire reconnaître ce qui est déjà fait par l’ensemble des éleveurs laitiers français ». La future Pac devra, pour la FNPL, « donner un objectif à remplir, des enjeux pour les agriculteurs, et non pas uniquement une réglementation à respecter alors qu’elle n’a pas toujours de cohérence sur le terrain », insiste la présidente de la FNPL.

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