Paris, 27 juil 2015 (AFP) - La structure est restée familiale, son siège installé dans la campagne près de Laval. Mais la Pme de Mayenne devenue le géant mondial du lait Lactalis, dans le collimateur des éleveurs lundi, tient plus que tout à la discrétion.
L'entreprise fondée par André Besnier en 1933 à Laval, toujours dirigée par ses descendants, affiche sur son site internet un chiffre d'affaires de 16 milliards d'euros en 2013 et 200 sites industriels dans 37 pays (70 pays selon une enquête de l'Expansion en mai 2015), traitant une collecte globale de 14,6 milliards de litres de lait. En France, ils sont plus de 15.600 à travailler pour lui et 61.000 dans le monde avec un chiffre d'affaires réalisé à 60 % en Europe, 18 % en Amérique et 21 % entre l'Afrique, l'Asie ou la Russie (avant l'embargo de 2014).
Outre ses marques emblématiques de lait de consommation (Lactel), de fromages ou de beurre (Bridel, Président, Lanquetot, Roquefort Société...) Lactalis a mis la main en 2011 lors d'une Opa hostile sur la puissance italienne de l'agroalimentaire Parmalat.
Sans contact avec la presse ni même les pouvoirs publics, inconnu des salariés qui jurent ne « même pas connaître sa tête », l'actuel pdg Emmanuel Besnier est « à la limite de la paranoïa », estime L'Expansion : le magazine relate même qu'il assiste aux rencontres du Stade Lavallois, le club de foot de la ville qu'il finance, « depuis sa loge derrière des vitres fumées ».
Officiellement les conflits sociaux sont rares au sein du groupe. Même si les plus anciens se souviennent qu'en 1982, le pdg d'alors avait envoyé une centaine de gros bras conduits par un ancien para pour mettre un terme à une grève dans une usine de camemberts du Calvados...
Parler des produits, pas des hommes semble être la devise du groupe. Et encore, avec modération. « Il y a chez eux (les Besnier, Ndlr) une forme d'humilité poussée à l'extrême qui tangente avec l'orgueil », juge le député européen, élu de Mayenne, Jean Arthuis.
Chez les éleveurs, le sentiment est mêlé, explique-t-on à la fédération des producteurs de lait (Fnpl) : « fiers de livrer le numéro un mondial », et « dégoûtés » par ce géant, qui « respecte le moins les contrats et les engagements ». La Fnpl a d'ailleurs soutenu 500 producteurs de lait de Normandie, qui ont lancé cet hiver une action de groupe contre Lactalis pour non-respect du contrat . Lactalis avait alors fait savoir aux fautifs que leur hostilité « serait lourde de conséquences ». L'affaire a donné lieu depuis à une médiation. Lactalis a été par ailleurs condamné - avec 10 autres groupes - en mars pour entente illicite sur les prix et appels d'offres dans l'affaire dite du "cartel des yaourts". L'appel est en cours.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026