La famille Besnier, fondatrice du géant laitier Lactalis, ne vendra jamais Lactalis, a déclaré son discret PDG, Emmanuel Besnier, dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point paru jeudi.
« Je n'ai pas de milliards sur mon compte en banque. Notre entreprise est valorisée des milliards, mais comme on ne la vendra jamais... », déclare Emmanuel Besnier, qui a été obligé de sortir de l'anonymat en raison d'une crise sanitaire qui a touché une de ses usines de lait maternisé. Emmanuel Besnier, 47 ans, représente la troisième génération à la tête de l'entreprise créée par son grand-père, et « s'est toujours bien entendu » avec son frère et sa sœur, qui sont aussi au Conseil de surveillance. « Nous nous réunissons tous les mois. Ils sont au courant de tout ce qui concerne Lactalis, on discute et décide de tout ensemble. Nous possédons chacun un tiers du capital et on a toujours souhaité garder l'entreprise dans la famille », raconte-t-il.
Le PDG de Lactalis indique également que le groupe n'est pas prêt à entrer en Bourse. « Jusqu'à présent, on n'a pas eu besoin » d'entrer en Bourse. « On a toujours réinvesti les bénéfices dans la société (...) On se finance par l'emprunt », explique-t-il. D'ailleurs, Emmanuel Besnier confie qu'une des raisons pour lesquelles l'entreprise ne publie pas ses comptes est qu'il « ne souhaite pas que (ses) concurrents puissent étudier les comptes et disséquer le groupe ». « Je suis bien placé pour connaître ce danger puisque, chaque année, nous regardons avec attention les comptes des nos concurrents côtés et c'est souvent riche d'enseignements pour nous ! On voit leurs mouvements stratégiques, là où ils ont échoué, là où ils ont réussi. Ca nous inspire, forcément... », explique-t-il.
L'entrée en Bourse n'est donc « vraiment pas au programme », mais « les générations futures feront ce qu'elles voudront, elles décideront en fonction des évolutions... ». « La quatrième génération » de la famille Besnier, « ce sont 12 enfants, âgés de 2 à 20 ans », parmi lesquels se trouve peut-être le ou la future dirigeante du groupe familial, selon Emmanuel Besnier. « Il n'y a pas d'obligation. Mais j'espère que l'un d'entre eux reprendra l'affaire », assure-t-il. L'affaire de la contamination aux salmonelles de lait infantile en 2017 a débouché sur une enquête judiciaire et une commission d'enquête parlementaire qui doit rendre son rapport le 18 juillet. L'usine de Craon, fermée après la contamination, a été autorisée à reprendre sa production de poudres de lait infantile début juillet.
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