Trouver le bon équilibre entre croissance des veaux et temps passé

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Veaux au cornadis
Le BTPL propose quelques pistes pour réduire le temps d'astreinte consacré aux jeunes veaux. (©Terre-net Média)

L’astreinte quotidienne autour des veaux peut être vue comme une corvée, surtout lorsqu’elle s’éternise. S’il est indispensable d’y passer un minimum de temps pour assurer une bonne croissance des veaux, plusieurs points bien gérés peuvent vous faire gagner de précieuses minutes.

Le temps passé autour des veaux tourne en général autour de 45 minutes par jour pour un élevage de 80 vaches laitières (de 30 min à 1h15 selon les systèmes). Il varie aussi en fonction de la répartition des vêlages au cours de l’année. Trois facteurs jouent sur ce temps passé : l’aménagement de la nurserie, l’organisation de la buvée, et la maîtrise ou non de la santé des veaux. Avec des diarrhées à répétition ou des soucis pulmonaires, le temps passé s’allonge de plusieurs quarts d’heure chaque jour…

45 minutes par jour autour des veaux

Est-ce que temps passé et croissance des génisses sont liés ? OUI et NON. Le temps passé dans la nurserie s’allonge surtout en cas de soucis sanitaires. Un retard de croissance précoce n’est pas rattrapable. Mais il est tout à fait possible d’avoir de bonnes croissances, sans passer « trop » de temps. L’objectif est d’élever des génisses bien développées. Les retards de croissance allongent la mise à la reproduction : + 3 mois d’âge au vêlage, c’est + 130 € de coût d’alimentation par génisse et + 4-5 % d’émissions carbone.

Bien gérer la première buvée

Inutile de rappeler l’importance du colostrum. Il est à donner rapidement et jusqu’à 4 litres à la première buvée. C’est un peu la devise des Jeux Olympiques : « plus vite, plus haut, plus fort ! ». Le veau fait sa réserve d’anticorps. S’il est bien couvert, il a moins de risque d’être malade pendant les premiers jours.

À retenir : 4 litres de colostrum (de qualité) dans les 2 premières heures de vie. L’absorption des anticorps maternels par le veau est de l’ordre de 25 % au bout de 2 heures de vie, moins de 15 % après 12 heures, et pratiquement 0 % au bout de 24 heures. Le moyen le plus simple et rapide d’évaluer la qualité d’un colostrum (et limiter les diarrhées) : le mesurer. Au-delà de 20 (mesure Brix), c’est bon, l’idéal est d’être au-dessus de 22. En dessous de 20, c’est trop juste. Il faudrait complémenter avec un autre colostrum, plus riche.

Même au-delà du premier jour, le colostrum est utile. Il n’a plus d’intérêt dans le transfert d’anticorps de la mère au veau, mais la richesse du colostrum est utile dans le tube digestif du veau. Les anticorps captent une partie des germes pathogènes dans le tube digestif. Le veau y puise aussi des protéines et des matières grasses, en particulier pour produire son énergie.

Organiser la préparation des buvées

En standardisant la préparation, le même mélange pour tous les veaux, c’est un vrai gain de temps. Il faut juste un grand récipient pour réchauffer le lait ou faire le mélange poudre/eau chaude. Le taxi lait a l’avantage de faire les deux d’un coup en évitant de porter les seaux. Le DAL gère aussi la préparation « presque » tout seul. Un planning ou un plan de buvée clair avec les quantités de lait ou les kg de poudre aident dans la gestion quotidienne. On peut aussi numéroter les seaux ou les différencier par couleur.

Travailler hygiène autour de la buvée, surtout pour les veaux de 0-15 jours

Les jeunes veaux sont très sensibles à l’humidité et l’hygiène. En limitant la pression microbienne, les veaux sont moins malades. Attention à l’hygiène du matériel, quel qu’il soit. Les tétines sont toujours un point de développement des bactéries, comme les bordures sur le taxi lait. Un seau par veau, c’est le meilleur moyen de limiter les contaminations d’un veau à l’autre.

La « vaisselle » des seaux se fait toujours au même endroit. Pas où sont les veaux, pour ne pas amener de l’humidité en plus dans la nurserie. Et c’est comme la salle de traite : « eau froide, pour rincer le lait qui reste, puis eau chaude pour laver ». Cette méthode limite le dépôt d’un biofilm sur les parois des seaux et indirectement la multiplication des bactéries. Ensuite, les seaux s’égouttent et sèchent entre 2 buvées.

Une nurserie saine

Les petits veaux supportent le froid mais ils craignent l’humidité et les courants d’air. L’idéal est une nurserie aérée et des accès simples (sans marches) et des longueurs pour distribuer le lait et curer sans contraintes. Par exemple : des cases individuelles dans la longueur, toutes orientées dans le bon sens.

Il existe aussi la solution des vaches nourrices. Pas de préparation, pas de seaux à nettoyer… Mais il y a des contreparties : les allotements vache/veaux ne sont pas toujours simples, la ration des vaches nourrices est à gérer comme pour des vaches laitières, sans oublier l’hygiène de la litière. Egalement avec des vaches nourrices, les veaux sont plus vifs, « plus » sauvages.

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