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Chariot à laitBien choisir son taxi-lait

Les prix d’un taxi-lait peuvent osciller entre 100 € pour les simples cuves fixées sur un chariot à 9 000 € pour les modèles les plus récents et sophistiqués. (©Antoine Humeau)
Les prix d’un taxi-lait peuvent osciller entre 100 € pour les simples cuves fixées sur un chariot à 9 000 € pour les modèles les plus récents et sophistiqués. (©Antoine Humeau)

Avec ou sans le maintien de la température ? Motorisé ou non ? Avec ou sans programmation des volumes ? Le taxi-lait permet de simplifier le travail et réduire la pénibilité. Les options sont à choisir en fonction de son élevage et de ses objectifs.

Avec l’augmentation des tailles des troupeaux laitiers, les taxi-lait investissent peu à peu les exploitations laitières. Des choix qui se justifient notamment quand on a des vêlages groupés et donc des quantités importantes de lait à transporter sur une même période.

Il existe deux grandes catégories de taxi-lait. La première est un chariot basique, une cuve sur roues avec un robinet en bas. Pas de système de maintien de la température, pas de programmation de la quantité de lait à distribuer, pas non plus de système de motricité. Principal avantage : le coût, qui n’excède pas les 3 000 €. On peut en trouver à moins de 1 000 €. Certains même les construisent eux-mêmes.

La deuxième catégorie regroupe tous les autres types de taxi-lait, et d’un modèle à l’autre, ce qui les distingue, ce sont les options : motricité, maintien en température, pasteurisation, phares… Leurs prix oscillent entre 4 000 et 9 000 € environ.

Les trois associés du Gaec La Perdrière (Vendée) ont investi il y a deux ans dans un taxi à lait assez simple (Tekklait) à 3 000 € environ : une cuve de 120 litres recouverte d’une couverture chauffante avec une pompe à lait avec volucompteur. Pour la distribution, c'est comme pour faire un plein d’essence : le compteur indique le volume distribué. Une limite toutefois : « Le volucompteur a tendance à se dérégler à cause des pailles qui trainent au fond de la cuve, cela varie jusqu’à 10 % environ, regrette Jeannick Deborde. Il faudrait peut-être un système de filtre. »

Taxi-lait motorisé, pénibilité réduite

Si le taxi-lait permet d’en finir avec le transport manuel de charges lourdes (les seaux et bidons), il n’élimine pas toujours les efforts physiques. Pour parcourir les 150 m qui séparent la salle de traite des veaux les plus éloignés, Jeannick Deborde doit pousser son chariot manuellement car il ne dispose pas d’avancement automatique. « La motorisation du taxi-lait est à privilégier », préconise la MSA d’Armorique dans un guide qu’elle a édité sur le sujet.

Au Gaec du Pilion (Finistère), Thierry Quéré ne regrette pas d’avoir choisi cette option : « Si je ne l’avais pas ce serait une catastrophe ! Ce serait vraiment une galère ! » Le chariot se recharge sur une prise 380 V, comme une voiture électrique, et il dispose de deux vitesses d’avancement.

Le choix des options d’un taxi-lait doit se raisonner en fonction de sa situation et de ses objectifs. Au Gaec du Pilion, l’objectif est très clair : simplifier les tâches au maximum, réduire le temps de travail et la pénibilité. Lorsque l’élevage s’est agrandi il y a quelques années, les associés ont fait le choix d’avoir des niches à veaux plutôt qu’une nurserie, ce qui potentiellement rajoutait des opérations de manutention. Le taxi-lait devait donc à tout prix simplifier tout cela.

Ils ont par exemple choisi l’option de programmation des volumes. Comme la pré-programmation de stations sur son autoradio, Thierry Queré peut sur son taxi-lait pré-enregistrer des volumes à distribuer. « Devant mes cases individuelles, j’appuie sur la touche correspondant à 3 litres, et devant mes cases collectives, la touche correspondant à 15 litres ». Le pistolet remplit automatiquement les milk-bars. « On explique ça une seule fois aux stagiaires et on peut leur confier la buvée en toute confiance. Petit point de vigilance au moment de choisir son équipement, « il est préférable de choisir un taxi-lait avec les commandes sur la lance plutôt que le tableau de bord », recommande Sébastien Guiocheau, conseiller de la chambre d’agriculture de Bretagne.

Maintien en température, indispensable pour le lait entier

Autre option importante, le lavage automatique qui est « de nature à diminuer significativement la pénibilité », insiste la MSA. On remplit la cuve d’eau, on presse un bouton pour lancer le nettoyage, deux pales se mettent en rotation. « A la fin, il faut toutefois fignoler manuellement », préconise Sébastien Guiocheau.

L’un des atouts du taxi-lait étant de faciliter l’organisation du travail, il serait bien dommage de se passer de l’option de maintien en température. Au Gaec de la Perdrière, si l’on fait le choix de distribuer le lait entier aux veaux après la traite et non plus pendant, il faut qu’il reste à 38°, « cette option est très importante, cela permet de mieux s’organiser et de réduire la pénibilité » insiste Jeannick Deborde.

C’est sans doute moins utile en revanche pour les élevages qui distribuent du lait en poudre, comme au Gaec du Pilion. C’est ainsi que quand Thierry Quéré a renouvelé son équipement, il n’a pas repris cette option (on ne s’en servait jamais »).

La pasteurisation ? Coûteux et énergivore

Certains modèles récents de taxis à lait disposent aussi de l’option pasteurisation. Le lait est chauffé à 69 ou 70°C puis refroidi, ce qui élimine les germes pathogènes. « Cela présente un intérêt d’un point de vue sanitaire, mais c’est assez coûteux, environ 1 500 € de plus, et c’est très consommateur en eau et en énergie », commente Sébastien Guiocheau.

D’autres questions sont à se poser avant de faire un choix, comme le volume de la cuve. « Il vaut mieux choisir une cuve de 150 litres plutôt que 120 litres, c’est guère plus cher », conseille Thierry Quéré. « Si on fait le choix d’avoir des vêlages groupés, on peut avoir besoin d’un volume important à certaines périodes », glisse Stéphane Guiocheau.

Il y a aussi la largeur du chariot à prendre en compte (attention si les portes sont étroites), le type de roues selon la nature du sol, ou encore la présence de phares, parfois utile quand on doit traverser une cour non éclairée l’hiver la nuit.

« Le taxi-lait, c’est un gain de temps, de confort et de rigueur », résume Sébastien Guicocheau. Au Gaec du Pilion, l’opération prend chaque jour 30 minutes pour les 30 veaux, comprenant la préparation de la buvée, la distribution, le paillage et le nettoyage du taxi-lait.

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