« Alors que les ventes de fromage AOP Abondance ont battu des records en 2024 (3 625 tonnes produites), le syndicat du fromage Abondance tire la sonnette d’alarme sur la diminution inquiétante des effectifs de vaches de la race éponyme dans les troupeaux. »
Pour rappel, le cahier des charges du fromage autorise trois races de vaches : Abondance, Tarine et Montbéliarde. Il réglemente cependant la présence de la race Abondance dans les troupeaux (45 %), mais les difficultés d'approvisionnement en génisses font baisser ce taux dans les fermes. Les éleveurs se tournent vers des races plus productives comme la Montbéliarde, moins cher à l'achat et moins rare sur le marché. « Le pourcentage de race diminue d’un demi-point par an. Il nous faut absolument renverser la tendance. À ce rythme, le pourcentage pourrait être en dessous de 45 % en 2030. Ce qui aurait pour conséquence de priver la filière d’une partie de son fromage ! Mais surtout de 15 millions de litres de lait issus de 83 exploitations historiques », s'inquiète Joël Vindret, directeur du syndicat du fromage Abondance.
Un plan de développement de la race
Le syndicat, en lien avec plusieurs organismes techniques, a pris des mesures de sauvegarde :
- des visites techniques gratuites pour les éleveurs ;
- des aides financières pour les producteurs (prise en charge de 50 % du coût d'un embryon sexé, incitation financière pour mise en banque d'embryons sexés, prise en charge de la différence de coût entre dose sexée et non sexée) ;
- du conseil et de l'aide à l'insémination.
Des qualités sous-estimées
La filière AOP rappelle par ailleurs les grandes qualités de la race Abondance : excellente aptitude à la marche, adaptation aux variations de température et aux systèmes basés sur le pâturage. Sans parler de la qualité fromagère de son lait. La longévité serait aussi son fort : « 1 Abondance sur 23 est toujours productive en 8e lactation et plus, contre 1 Montbéliarde sur 50 et 1 Prim’Holstein sur 310 ».
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