La ferme expérimentale des Trinottières a mis en place un essai pour comparer deux possibilités afin de produire plus de lait : augmenter la productivité par vache ou traire plus de vaches. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la stratégie « plus de vaches » semble être la moins coûteuse. En effet, ce lait supplémentaire sera alors produit par la ration fourragère et non pas par des concentrés coûteux.
Pour livrer plus de lait, deux options s’offrent aux éleveurs : augmenter la productivité par vache ou augmenter la taille du cheptel. Pour évaluer ces deux possibilités, la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire) a mis en place un essai de trois ans (2014-2017) sur un troupeau de 60 Prim’holsteins du vêlage à 33 semaines de lactation. Les animaux ont alors été divisés en deux lots équitables :
- lot avec ration témoin 95G (dosant 95 g PDIE/UFL et 0,90 UFL/kg MS) ;
- lot avec ration 110G, conçue pour permettre l’expression du potentiel animal : dosant 110 g PDIE/UFL et 1 UFL/kg MS.
Les deux rations complètes étaient à base d’ensilage de maïs et contenaient respectivement 26 et 39 % de concentrés (détail dans le tableau 1 en bas de page). Au total, 155 lactations ont été valorisées dans l'expérimentation.
Sans surprise, le lot le plus complémenté affiche une ingestion et une production laitière brute supérieures. L’efficacité de l’azote y est moindre mais la reprise de poids vif et d’état corporel des animaux est plus rapide. Son déficit énergétique est moindre et les performances de reproduction sont inchangées entre les deux lots. Les performances laitières des deux lots sont présentées dans le tableau 2 en bas de page.
Augmenter la productivité par vache fait chuter l’EBE
Concernant les résultats économiques, trois simulations ont été réalisées à partir d’un même cas type : une exploitation du réseau d’élevage Inosys des Pays de la Loire, (2,6 UMO, 80 VL, 130 ha de SAU, SFP adaptée aux besoins en fourrages de l’exploitation). Les prix de vente (lait et cultures) et d’achat (intrants) correspondent aux prix moyens de la période 2014-2017 et les investissements sont calculés sur la base des référentiels bâtiments vaches laitières et génisses Pays de la Loire (Bruel et al., 2013 et 2015).
Les trois simulations sont :
- le système initial (troupeau de 80 VL alimentées avec la ration 95G) ;
- la voie productivité (ration 110G) ;
- la voie effectif (livrer autant de lait que dans la voie productivité mais avec la ration 95G, soit augmentation du cheptel).
Dans l’exploitation étudiée, la stratégie « productivité » permet de livrer 90 000 litres de lait en plus que le système initial. Le coût alimentaire augmente également de 36 €/1 000 litres, ce qui fait chuter l’EBE de l’exploitation étudiée de 11,9 k€ pour 80 vaches laitières (- 6 k€/UMO de revenu avant MSA).
Les vaches supplémentaires font augmenter l'EBE et le revenu malgré les annuités en plus.
Pour livrer autant de lait avec une ration 95G, il faut 10 vaches supplémentaire et leur suite. Cette stratégie permet d’augmenter l’EBE initial de 15,3 k€ malgré des annuités en plus (investissement de 83,8 k€ pour 10 places supplémentaires de vaches, 10 pour les génisses, 2 postes de traite en plus et stockage supplémentaire pour les fourrages et les déjections). Ce gain couvre en effet les annuités et génère + 3,7 k€/UMO de revenu avant MSA. Attention cependant : la simulation ne prend pas en compte le travail supplémentaire. (Simulations économiques à retrouver dans le tableau 3 en bas de page)
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