Pourquoi l’OP Oplase a-t-elle confié la commercialisation des volumes à l’Oplase SA ?
Michel Rohrbach : Nous considérons que c’est le seul moyen pour maîtriser réellement les volumes des producteurs. J’entends par là leur gestion, leur facturation et la possibilité d’avoir plusieurs acheteurs. Suite aux relations dégradées avec Eurial Lait(1), nous avons décidé de créer, le 1er juin 2022 l’Oplase SA, à 100 % détenue par l’OP Oplase. Le 1er août, la SA débutait la commercialisation de 10 millions de litres vers la Belgique et de 10 millions à Savencia. En juin 2023, voyant qu’Eurial Lait ne bougeait pas sa position sur le prix du lait, nous avons accepté de signer un nouveau contrat avec Eurial Lait à condition d’avoir la maîtrise totale des volumes.
Il est entré en vigueur le 1er juillet 2023 pour une durée de quatre ans et demi. Il prévoit un préavis de dénonciation de douze mois et, surtout, autorise l’Oplase SA à vendre à un autre acheteur qu’Eurial Lait 25 % au maximum du volume livré. Pour cela, il faut avertir Eurial trois mois avant le début de la nouvelle campagne fixée au 1er janvier. Il sera tout à fait possible pour la campagne suivante de réintégrer ces 25 % dans les livraisons, ce qui nous apporte une grande liberté.
Comment sont établies les relations entre les adhérents et l’OP et celles entre l’OP et la SA ?
M. R. : Les 200 adhérents ont donné leur mandat de négociations et de facturation à l’OP. L’OP, elle, a signé un contrat-cadre avec la SA pour la commercialisation et la facturation qui va avec. Actuellement, l’Oplase SA assure la collecte des 20 Ml initiaux via un prestataire et la facturation au nom des producteurs concernés. Pour cela, nous nous sommes équipés de deux logiciels : nous utilisons celui de la FNPL pour la facturation et le paiement du lait aux adhérents ; et nous avons fait appel à une entreprise informatique pour l’organisation des tournées de ramassage du lait.
Étant devenu acheteur de lait, comme toutes les laiteries, nous avons désormais accès aux analyses de qualité du lait des laboratoires interprofessionnels, ce que les OP ont eu du mal à obtenir d’eux. Grâce à la SA, nous sommes à la source de toutes les informations.
Depuis janvier, gérez-vous directement la collecte et la facturation des 120 Ml ?
M. R. : Ce travail est aujourd’hui effectué pour 20 à 25 exploitations adhérentes. Nous ne sommes pas encore opérationnels pour les 100 Ml destinés à Eurial, c’est pourquoi nous avons mandaté l’industriel pour leurs collectes et facturations. Nous espérons être prêts avant l’été pour le traitement des données des producteurs. Être acheteur de lait exige aussi de transmettre chaque mois nos informations à FranceAgriMer, payer les cotisations interprofessionnelles, reverser aux FDSEA les cotisations prélevées aux adhérents qui ont donné leur accord, mais aussi gérer les problèmes quotidiens (qualité du lait, collecte, etc.). L’aide des trois salariés pour 1,5 équivalent temps plein est précieuse.
L’Oplase SA mutualise-t-elle les prix du lait obtenus des différents contrats ?
M. R. : Ce principe n’a pas été retenu. Si le producteur a la possibilité de se positionner sur plusieurs contrats, il recevra les factures relatives aux volumes qu’il a réservés à chacun. Les producteurs sont acteurs de leur décision. Ils les prennent en connaissance de cause et en assument les conséquences. Même si sept collègues et moi sommes aux manettes de l’OP et de la SA, nous ne sommes pas pour autant plus visionnaires que les adhérents sur l’évolution des marchés.
Le 1er janvier, 132 adhérents ont quitté l’Oplase. Regrettez-vous ces départs ?
M. R. : Effectivement, 132 Haut-Normands ont rejoint l’APLBC pour approvisionner Novandie. Ces départs sont une expérience douloureuse pour l’OP mais les producteurs ont choisi et pris leur responsabilité. C’est ce qui compte. De notre côté, nous avons engagé une mutation qui nous donne beaucoup plus de liberté. Nous sommes mieux armés pour négocier. L’objectif est de s’adapter au contexte laitier en pleine évolution.
(1) Eurial Lait est une filiale d’Agrial qui sert d’intermédiaire pour les différents débouchés du groupe dont Eurial Ultra Frais à qui le lait de l’Oplase est destiné.
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