Alors que la prochaine décennie verra un grand nombre d’agriculteurs partir en retraite, la profession se mobilise pour accueillir la nouvelle génération. Cela se fait au niveau de chaque exploitation par des investissements pour améliorer les conditions de travail, comme chez Florence et Mickaël Goron, mais aussi par des actions collectives, comme lors du Space.
« Pour intéresser des jeunes, il faut montrer qu’on peut bien vivre de son métier et lever une partie des astreintes de l’élevage », estime Florence Goron, productrice de lait sur la commune Le Parc (50). Avec son mari et associé Mickaël, l’éleveuse y a veillé depuis son installation en 2008. Cela s’est concrétisé par la construction d’un nouveau bâtiment, puis le passage en traite robotisée. « À mon installation, la mise en place d’un robot était notre but, rappelle Florence Goron. La crise laitière a retardé un certain nombre d’investissements mais on a toujours eu cet objectif en ligne de mire à la fois pour notre confort de vie et pour faciliter nos engagements. »
Florence est présidente de la section féminine de la FDSEA de la Manche, Mickaël préside la Cuma de leur canton. Pour alléger leur charge de travail, les deux éleveurs ont automatisé la traite et le raclage. « Cela nous a fait gagner du temps, de la souplesse dans notre organisation de travail, apprécie Florence Goron. L’astreinte peut être faite par une personne seule. » Si Florence et Mickaël ont fait ces investissements pour leurs conditions de travail, ils avaient aussi en tête l’intérêt que cette organisation de l’élevage pouvait susciter chez les plus jeunes : « Notre fils de 17 ans est très intéressé par l’agriculture, l’arrivée du robot a boosté son envie de travailler dans l’élevage, apprécie Florence Goron. Notre neveu doit s’installer avec nous dans 3 ans. Je ne sais pas quelles auraient été leurs décisions si nous n’avions pas modernisé notre structure. »
Nécessité d’actions collectives
La rentabilité et de bonnes conditions de travail sont importantes pour attirer des jeunes vers le métier, alors qu’un grand nombre d’éleveurs s’apprêtent à passer la main. « La robotisation de la traite allège le temps de travail, ça rend l’élevage laitier plus attractif, surtout pour les jeunes femmes », reconnaît Florence Goron. « C’est pour cela que les 2/3 des investissements se font dans la robotisation », confirme André Sergent, président de la chambre d’agriculture de Bretagne.
Malgré ses difficultés conjoncturelles, l’agriculture est un secteur qui embauche. Pour compenser les nombreux départs en retraite, il faut aller chercher des salariés et des agriculteurs au-delà des seuls viviers familiaux. Le Space participe à cette mobilisation. « L’agriculture et tous les métiers qui l’entourent embauchent, rappelle Marcel Denieul, président du salon. Le Space est là pour accompagner les éleveurs en place mais aussi pour faire connaître nos secteurs auprès des jeunes, pour leur montrer le dynamisme, les potentiels de carrière dans nos métiers ». L’espace pour demain sera consacré au renouvellement des générations avec des temps d’échange et la présentation de solutions pour améliorer les conditions de travail. L’espace jeunes offrira une espace d’expression aux jeunes en études agricoles. Pour les férus d’innovations, le Tech’Agri Challenge mettra en compétition des étudiants des secteurs agricole et numérique pour imaginer de futures solutions aux attentes des éleveurs.
« Space 2024 : c’est un grand cru qui est en préparation »
Avec plus de 1 200 exposants, 100 000 visiteurs attendus, des délégations de 120 pays, le Space se tiendra du mardi 17 au jeudi 19 septembre, au parc des expositions de Rennes. « Les halls sont complets, avec une augmentation du nombre d’exposants du secteur de l’énergie, la présence de tous les fabricants de machine à traire, présente Anne-Marie Quémener, commissaire générale du salon. Le programme des conférences s’annonce dense. Avec 48 nouveautés récompensées par un Innov’Space, les visiteurs auront beaucoup d’innovations à découvrir. »
Le Space marque aussi la rentrée politique. « Les agriculteurs ont été frustrés que la Loi d’Orientation n’ait pas abouti. Nous avons besoin d’un cap clair pour adapter nos exploitations », souligne Marcel Denieul. Le futur ministre de l’agriculture sera donc attendu de pied ferme.
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