C’est ce que conseille Louise Denis aux jeunes qui s’installent en agriculture. Revenant sur son récent parcours à l’installation, puisqu’elle s’est associée à son mari, éleveur de vaches laitières en Normandie, il y a un an, elle insiste sur l’importance de la formation. Ainsi, elle a appris « à vivre en société avec un tiers » et à gérer la trésorerie.
Étant salariée mais sans possibilité de rupture conventionnelle, Louise Denis a bénéficié du dispositif "démission/reconversion" que l’État venait de mettre en place pour la création d’entreprise, et qui a duré un an.
« Au début, les formalités administratives me faisaient un peu peur, en plus j’étais dans les premières à en bénéficier, mais un organisme nous accompagne en collaboration avec Pôle emploi », raconte-t-elle.
« On est bien accompagnés »
« Au final, cela s’est très bien passé, ce n’était pas compliqué du tout, juste un peu de temps à consacrer », reconnaît la jeune éleveuse, installée depuis le 1er mars 2023 à Bernières-le-Patry (Calvados).
L’aide accordée est équivalente à celle perçue lors d’une rupture conventionnelle. Côté formation, la jeune femme a effectué en parallèle le stage 21 h avec Paul, salarié et futur associé de l’exploitation. « On l’a fait ensemble pour commencer à préparer notre future société à trois. »
« Mettre sur le papier les points de vigilance »
Deux modules se sont avérés particulièrement intéressants sur la mise en société justement, et la gestion de la trésorerie. « Nous avons pu voir comment procéder, notamment quand un couple s’associe avec un tiers. Cela a permis de mettre sur le papier les points de vigilance. »
Par exemple : aménager un bureau dans un lieu neutre, qui ne soit pas dans la maison de la ferme, pour échanger et prendre des décisions. « Chacun a des droits et des devoirs. Il faut une équité entre associés », reprend l’éleveuse.
« Sinon les démarches peuvent paraître fastidieuses »
Quant à la gestion de la trésorerie, Louise l’avait certes abordée pendant ses études d’ingénieur à UniLaSalle, « mais globalement, sans le vivre » concrètement, à part un peu sur le terrain lorsqu’elle était conseillère au sein de la coopérative du secteur. « Là, c’était sur notre exploitation. L’intérêt était de pouvoir travailler sur le bilan comptable avec Paul. »
Sur le parcours à l’installation en tant que tel, elle met en avant l’accompagnement, de la chambre d’agriculture et du CER entre autres, pour « toutes les démarches qui peuvent paraître nombreuses, longues, fastidieuses ».
« Et tellement de choses peuvent varier »
En tout, il a fallu huit mois. La jeune éleveuse s’est installée juste avant la régionalisation de la DJA, contrairement à Paul, qui a réalisé un CertiCréa (présentation orale du projet devant un jury pour garantir sa viabilité).
Ses conseils aux futurs agriculteurs : « Ne pas avoir peur, on est bien accompagnés. Mais il faut aller de l’avant, être acteur de son plan d’entreprise, vu les incertitudes et les fluctuations de marchés. » « La passion du métier aide à concrétiser les projets », conclut-elle.
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