Conformément à la tradition, le ministre de l’agriculture est venu inaugurer le Space le 13 septembre, à Rennes. Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine, la sécheresse, et les crises sanitaires, Marc Fesneau a été interpellé sur les questions de la rémunération et de la compétitivité des filières agricoles, alors que le renouvellement des générations devra s’accélérer dans les années à venir.
Soutenir la trésorerie
Car entre la sécheresse, et la flambée des prix de l’énergie et des engrais, les éleveurs n’ont pas les réserves pour encaisser les crises à venir, a rappelé Marcel Denieul, président du Space, insistant sur la nécessité d’un soutien à la trésorerie pour que les éleveurs puissent acheter des aliments. S’il est difficile d’accélérer le déploiement des calamités agricoles, puisqu’il n’est pas possible « d’évaluer les pertes avant la fin du processus végétal », a de son côté rappelé le ministre, ce dernier entend mettre tout en œuvre pour « rassurer les éleveurs » et alléger le coût de l’aliment. Le seuil de pertes pour accéder aux calamités devrait néanmoins être abaissé de 13 % à 11 %. « S’il y a des dispositifs complémentaires à mettre en œuvre, on le fera », a affirmé Marc Fesneau.
« On ne manque pas de lait, on manque de rémunération »
Face à l’inflation, les éleveurs ont également insisté sur l’importance d’une rémunération couvrant les coûts de production. « Un travail qu’il faut sans cesse reprendre sur la loi Égalim 2 », a estimé le ministre, qui souhaite cependant « laisser vivre la loi », votée en novembre 2021, avant d’évaluer si des améliorations sont nécessaires. « On a besoin d’opérateurs qui se saisissent du sujet, on n’aura pas de souveraineté alimentaire française si tous les maillons ne sont pas rémunérés », a souligné Marc Fesneau qui a tenu à préciser que, malgré les discours parfois alarmistes, « on ne manque pas de lait, on manque de rémunération ». Et pour y parvenir, tous les acteurs de la filière doivent être mobilisés, sans cela, « on n’arrivera pas à installer de jeunes agriculteurs », ajoute-t-il.
Un message de confiance pour l’élevage
Car pour le ministre, « face aux crises, il faut répondre à l’immédiateté et se projeter loin », explique-t-il en écho aux annonces du président de la République quelques jours plus tôt à Terres de Jim.
Si Emmanuel Macron y a dressé les grandes lignes de la future loi d’orientation et d’avenir, « les six mois qui vont s’ouvrir seront dédiés à la concertation avec les organisations professionnelles et les autres acteurs de l’installation, comme les Régions ou les autres collectivités », a précisé Marc Fesneau.
« Il faut aussi envoyer un message de confiance à l’élevage », à travers « un nouveau pacte de confiance entre l’agriculture et les citoyens français », estime le ministre qui a réaffirmé l’importance de l’élevage pour les territoires, la souveraineté alimentaire, dans un contexte de dérèglement climatique qu’il ne faut pas négliger. « Vous êtes au cœur des transitions dont on aura besoin pour faire face au changement climatique », a-t-il salué, d'autant que si les éleveurs croisés sur son chemin ont évoqué leurs inquiétudes, « ils ont aussi beaucoup parlé des solutions ». Un message positif nécessaire pour encourager les jeunes attirés par le métier, et qu’il a également défendu devant des élèves de l’enseignement agricole.
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