« On se projette dans la durée ! », lance Isabelle Mourot, responsable marketing chez Bonilait, le 2 octobre au Sommet de l’élevage. Elle vient d’évoquer les nouveautés de la gamme et tout le travail effectué par la section recherche et développement (R&D) de ce « fabricant français d’ingrédients laitiers pour l’industrie alimentaire et spécialiste de l’allaitement animal ». Une manière pour elle d'expliquer comment l'entreprise fait face à la dégradation économique du secteur de l’élevage.
Bonilait met en avant « le premier lait de remplacement bio à destination des veaux, chevreaux et agneaux », avec en plus « une approche éthique, sans OGM et 100 % protéines laitières ». L’entreprise devance ainsi les demandes sociétales en produisant du « bio + ». Elle garde toujours un montant d’investissement en R&D volontairement élevé, avec une visée affichée de développement à l’international.
Laurent Brouilhat, chef de secteur est chez Cosnet, fabricant de matériel d'élevage, évoque la même stratégie pour faire face aux difficultés économiques de l’élevage français : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! Cette année, si certains éleveurs retardent leurs investissements pour acheter du fourrage, d’autres achats comme les tonnes à eau ont pris le relais.
Des jeunes plus gestionnaires
Pour lui, même « si le moral n’est pas au beau fixe », « que les jeunes auront à s’adapter » et que « l’on sent une passation entre deux générations », il n’est pas inquiet. Là encore, la R&D et l’international sont un point d’appui pour l’entreprise. Pour autant, il constate que le secteur du matériel agricole est devenu plus concurrentiel, avec l’arrivée d’internet et des jeunes agriculteurs « plus gestionnaires » qu’avant.
Isabelle Mourot comme Laurent Brouilhat, présents depuis les débuts du Sommet de l’élevage, ne constatent pas vraiment une baisse d’affluence en cette première journée d’ouverture du salon.
Un discours plutôt serein donc du côté de l’aval, contrairement aux alertes lancées le matin même par la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), les Jeunes agriculteurs d’Auvergne et la FRSEA du Massif Central. « S’il n’y a pas un vrai plan élevage au niveau français, les producteurs ne resteront pas », a affirmé Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. « Toutes les valeurs positives que veut le consommateur sont réunis dans l’élevage de montagne ! », a-t-il continué en ajoutant : « Ne mettre que du sociétal et pas de l’économique, ce serait une erreur. Il faut un juste retour de valeur au producteur ». L’application concrète des Etats généraux de l’alimentation semble encore loin.
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