Vendredi dernier à Jurançon en Pyrénées-Atlantiques, le groupe Savencia a mis les petits plats dans les grands pour accueillir une centaine de producteurs de l’Organisation des producteurs Sud-Ouest Laitiers (OP SOL) venus visiter sa fromagerie. Elle est connue pour son Saint Albray. Depuis le 1er avril, ils rejoignent progressivement la collecte de Savencia. Membres de quatre des cinq associations qui composent l’OP, ils seront cent trente le 1er novembre et cent quarante d’ici à la fin de l’année pour 50 Ml. « Nous transformons actuellement 85 Ml dont 30 % à 40 % fournis par le site de Saint-Antoine-du-Breuilh en Dordogne, à 230 km de là », indique Pierre Fouilhac, le directeur de la Fromagerie des Chaumes – site de Jurançon. Il arrive même que le lait provienne de celui de Marsac-sur-Isle, cinquante kilomètres plus haut… lui-même pouvant être approvisionné par du lait normand. L’arrivée des 140 producteurs « SOL » sonne la fin de ce jeu de chaise musicale. « Leur venue sécurise notre site et assure un lait 100 % local. C’est une très bonne nouvelle pour nous », confirme Pierre Fouilhac. Il n’est pas prévu d’agrandir l’usine mais plutôt de développer d’autres produits sous la marque Saint Albray. « Nous ne pouvions pas le faire jusque-là. »
Contrat-cadre signé avant la fin 2023
Visiblement, Savencia a su se vendre auprès de ces 140 ex-Danone, qui, à l’annonce de Danone en octobre 2021 d’abandonner la fabrication de produits laitiers à Villecomtal-sur-Arros (Gers) pour les produits végétaux, ont dû trouver un nouveau client. « Nous avons rencontré les plus importantes laiteries du Sud-Ouest (N.D.L.R. sauf Lactalis). Nous les avons comparées sur leur prix du lait, sur leur politique de partenariats telle que la réduction de l’empreinte carbone et sur la pérennité de leur site. Les adhérents ont choisi d’écrire un contrat-cadre avec Savencia », dit Romain Gavoille, président de l’OP SOL. « Nous avons fait le choix de rester unis pour peser dans les négociations avec les entreprises », insiste-t-il. Les adhérents qui ont rejoint d’autres laiteries que Savencia se comptent sur les doigts d’une main. »
Le contrat-cadre entre l’OP et le groupe fromager devrait être signé d’ici à la fin de l’année. Sa durée sera de cinq ans. La formule de prix (dont le prix allemand pour les PGC export) et les bonus entreprise (à hauteur de 10 €/1000l) sont validés. « Il ne reste plus qu’à nous accorder sur la politique d’aide à l’installation et au développement. » Et si à l’avenir, l’OP rencontre des difficultés sur la fixation des prix de base, comme ce que vivent actuellement Sunlait et dans une moindre mesure l’OP Les 3 Rivières, elle ne s’interdira pas « d’aller voir ailleurs ».
« Nous sommes attachés à notre liberté »
L’OP SOL sort renforcer des épreuves traversées ces deux dernières années. « Nous sommes attachés à notre liberté », affirme l’éleveur lotois. De plus, ici comme ailleurs, la baisse de la collecte donne plus de marge de manœuvre aux producteurs, y compris pour consolider leur OP. C’est ce que veut faire Romain Gavoille pour maintenir une dynamique laitière dans sa région du Ségala-Limargue. Il est président de la seule association de l’OP Sol qui reste collectée par Danone. Les 35 à 40 producteurs lui fournissent 20 Ml pour son concentrateur de lait à Lacapelle-Marival (Lot). « J’accueille tous les producteurs qui veulent nous rejoindre ». Des adhérents de la coopérative de collecte auvergnate Volcalis pourraient en faire partie.
Il intègre 5 % de pommes de terre dans son silo de maïs ensilage
Tendances saisonnières : l’hiver 2025-2026 sera-t-il pluvieux ou sec ?
Fermeture de l’export de bovins : « les acheteurs vont en profiter pour faire baisser les prix »
Récolte 2025 : « une situation particulièrement alarmante » pour les producteurs de maïs grain
Y a-t-il vraiment un plafond de verre pour le prix de la viande bovine ?
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Avant même la ratification, les importations de viande du Mercosur bondissent
Le géant Lactalis marche sur des œufs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Sodiaal adapte son prix face à la dégradation des marchés