« La santé des vétérinaires, tant sur le plan psychologique que physique, reste un sujet peu abordé, au contraire de celle des soignants (infirmières, médecins, etc.), alors que cette profession semble frappée d’un burnout élevé et qu’elle rencontre un taux de suicide bien supérieur à celui de la population générale et des groupes professionnels comparables réputés pour leur mal-être. » C'est ce qu'annonce le conseil national de l'ordre des vétérinaires qui a réalisé une étude sur la population de vétérinaires français.
Burnout, stress et même suicide
Épuisés mais pour la plupart addicts à leur travail : c'est ce que révèle l'enquête. En effet, 37 % d'entre eux ne sauraient pas « décrocher », entrainant alors des scores élevés de burnout. La peur de l'erreur et les astreintes n'aident pas en générant davantage de stress. Aussi, les femmes participant à l'enquête relèvent également des difficultés à concilier vie professionnelle et vie privée. Plus grave encore, près de 5 % des vétérinaires ont déjà tenté de se suicider.
Les vétérinaires ruraux semblent néanmoins moins touchés : « Ceux qui exercent en milieu rural (en clientèle rurale exclusive, ou mixte rurale + animaux de compagnie) témoignent d’un épuisement émotionnel plus faible que ceux qui exercent en milieu urbain, auprès des animaux de compagnie. » Mais les répondants à l'enquête ont principalement exprimé leur détresse face à l'intensité de travail : « Ils cherchent à réduire la charge en embauchant des collaborateurs. Pratiquement toutes les cliniques de France recrutent. Malheureusement les campagnes ne sont pas forcément très attractives, d’où les difficultés à se délester de la part de travail excédentaire. »