Créateur du logiciel de gestion de patientèle Zoodiag, le vétérinaire Régis Rupert veut positionner la donnée d’élevage au cœur du métier, pour « revaloriser » la pratique rurale. Un pari technologique alors que les contrats éleveurs-vétérinaires se multiplient, et que la télémédecine pointe le bout de son nez.
« Aujourd’hui, pour un jeune véto qui s’oriente vers la médecine rurale, trois se tournent vers la canine », lance Régis Rupert, vétérinaire et fondateur d’Empovet sur le plateau de la SpaceTV. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les jeunes boudent l’élevage. Mais pourquoi ?
En rural, on se retrouve avec un stéthoscope, un thermomètre et des bottes
Pour le créateur de Zoodiag, un logiciel de suivi de patientèle à destination des vétérinaires ruraux, tout n’est pas qu’une question de rémunération. Il faut également redonner de l’attrait au métier. « Les cabinets de médecine canine sont mieux équipés, avec des plateaux techniques intéressants, stimulants, qui donnent des perspectives… En rural, on se retrouve avec un stéthoscope, un thermomètre et des bottes… », résume le praticien. Son objectif : placer la donnée au cœur du métier pour le rendre plus attractif.
Centraliser les informations pour mieux prévenir les maladies
Contrairement au médecin qui connaît son patient, le vétérinaire connaît surtout son client. « Dans la plupart des cas, le praticien n’a aucune information sur les animaux de l’élevage », explique Régis Rupert. Pourtant, le vétérinaire dispose d’une mission de police sanitaire aux yeux de l’État : « nous sommes en plein paradoxe ».
L’accès aux données d’élevage peut être une manière de repenser le rôle du vétérinaire. « Un suivi contractualisé — plutôt qu’une facturation à l’acte - se développe, et il nécessite des informations sur le troupeau », poursuit-il. Avec ce modèle, la mission du vétérinaire ne se limite pas au traitement des animaux malades. Il cherche les causes pour anticiper les problèmes.
L’acte en lui-même, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, ça n’intéresse pas tout le monde.
Ce changement de paradigme a des conséquences en cascade. « L’acte en lui-même, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, ça n’intéresse pas tout le monde. Par contre, une approche réfléchie et documentée du sanitaire en élevage, ça peut séduire les jeunes générations », estime Régis Rupert. « Quand j’ai démarré, on faisait beaucoup d’interventions individuelles. Mais les attentes sociétales, comme les attentes technico-économiques des éleveurs nous invitent à aller vers une approche collective préventive ».
Un suivi sanitaire en ligne
Mortalité, naissances, fiches patientes, ordonnances… Le logiciel Zoodiag permet au vétérinaire de mettre en place un suivi à l’échelle du troupeau. « Aujourd’hui, 95 % des vétos ruraux n’utilisent pas d’outil dédié ». Pourtant, les cabinets ont grossi. Les rayons d’action dépassent facilement les 100 à 150 km. Plusieurs vétérinaires se relaient parfois sur les exploitations, et c’est souvent « à l’éleveur de résumer ce qu’a fait son confrère ».
Le logiciel, porté par Empovet, s’inscrit également dans la perspective de la télémédecine vétérinaire. « Elle n’est pas encore autorisée », temporise Régis Rupert, mais l’outil servira de base pour son déploiement. « Sans informations sur la ferme, impossible de la mettre en place ».
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