Retour au bâtiment : les conseils d’un véto pour éviter les maladies

Article réservé aux abonnés.

vaches en stabulation
« Les maladies proviennent la plupart du temps d'une concentration d'animaux à un moment donné, ce qui augmente la pression infectieuse à un même endroit », d’après Loïc Maurin, vétérinaire conseil pour Innoval et GDS Bretagne, qui nous a donné ses conseils lors d’une interview au Space 2025. (©Terre-net Média)

« Commencer avec la pression infectieuse la plus basse possible » pour espérer passer un hiver serein au bâtiment, c’est fondamental pour Loïc Maurin, vétérinaire conseil chez Innoval-GDS Bretagne.

« Les maladies proviennent le plus souvent de la concentration hivernale des animaux en bâtiment, qui fait augmenter la pression infectieuse », explique Loïc Maurin, qui a partagé ses conseils lors d’une interview au Space 2025. « Pour les contrôler, le respect des normes de surface par animal est essentiel », poursuit-il.

Un bâtiment adapté comme bon point de départ

Différentes problématiques vont se poser si les bâtiments ne sont pas adaptés : s’ils sont trop grands et trop froids, s’ils sont trop fermés et trop humides, si les courants d’air sont trop violents, cela sera propice à l’apparition de maladies respiratoires pour les animaux. D’éventuelles émissions d’ammoniac peuvent également être néfastes pour l’Homme. « L’observation du comportement des animaux (toux, désertion de certaines surfaces du bâtiment…) confirmée par un diagnostic bâtiment (service proposé par Innoval) permettra de se rendre compte rapidement si le bâtiment est adapté ou non ».

Parce que la pression infectieuse ne cesse de croître durant toute la période de présence en bâtiment, « il faut commencer la saison avec la pression infectieuse la plus basse possible ». Et pour cela, rien de mieux qu’un vide sanitaire entre chaque lot.

« Le mieux, c’est de curer le fumier, appliquer un produit moussant pour enlever les revêtements gras (le biofilm), passer le nettoyeur haute pression et désinfecter après séchage », recommande Loïc Maurin. « Pour que ce soit un bon vide sanitaire, il faut qu’il dure au moins 1 semaine à 10 jours mais l’optimal, c’est 3 semaines à 1 mois ». Certes, ce protocole est plus ou moins faisable selon le fonctionnement de l’exploitation, il nécessite une bonne organisation en amont de la date de rentrée à l’étable.

Améliorer l’immunité des animaux

« Si on sait que les bâtiments ne sont pas adaptés, et d’autant plus s’il y a eu des problèmes les années précédentes, vacciner les animaux permet d’améliorer leur immunité face aux infections respiratoires », lance Loïc Maurin, « surtout pour les jeunes adultes et les veaux, les vaches sont moins sensibles » précise-t-il.

La pression infectieuse augmente au fil de l’hiver avec l’accumulation de fumier et l’ambiance globale du bâtiment. « Il faut être à l’écoute des expressions cliniques des animaux en période hivernale pour intervenir avant qu’il ne soit trop tard. »

Très souvent, les premiers symptômes sont respiratoires, et peuvent devenir digestifs si la situation n’est pas maîtrisée. « Parce qu’avec une forte concentration d’animaux, les choses peuvent vite devenir exponentielles, alors il faut anticiper. »

Appeler le véto avant que la situation ne s’envenime.

Loïc Maurin insiste : « Si l’éleveur gère une maladie qu’il pense avoir reconnue avec un traitement habituel mais que ça n’a pas d’effet, ou s’il ne reconnaît pas la maladie, il faudra qu’il appelle son vétérinaire avant que la situation ne s’envenime. » Séparer le plus tôt possible l’animal malade et identifier la pathologie est la première chose à faire quand on sait que « cet animal malade mal soigné fera exploser la pression infectieuse ».

Veiller aux parasites

Après une saison de pâturage, mieux vaut veiller aux éventuels problèmes parasitaires. Parmi les plus connus, on retrouve la douve, favorisée par les prairies humides en période estivale. « Les jeunes animaux y sont davantage exposés, tout simplement parce qu’il est plus rare de mettre les vaches laitières dans des prairies humides », rapporte Loïc Maurin. La coproscopie n’apparaît pas comme étant la meilleure méthode de détection pour ce parasite étant donné que « les œufs sont pondus par intermittence, à moins de le faire sur un grand nombre d’animaux ».

Pour lui, la meilleure méthode de détection des parasites tels que la douve ou encore les strongles, « c’est de faire des analyses de sang, ou de lait du tank. Puis, il conclut : « La vermifugation n’a pas besoin d’être réalisée de manière systématique, mais seulement quand c’est nécessaire. »

Garder ses vaches sur pied

Le vétérinaire alerte sur les problèmes de boiteries et équasillements : « Il y a énormément de mortalité adulte due aux glissades et équasillements en bâtiment pendant la période hivernale. » Faire attention au rainurage des sols avant la rentrée à l’étable constituera déjà une arme face au problème. D’après Loïc Maurin, « seulement une vache sur deux qui s’équasille se relève, mais si elle ne se relève pas, elle est, le plus souvent, condamnée ».

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,35 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 7,15 €/kg net +0,04
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...