Avec la baisse des intrants – céréales comme correcteur azoté – l’heure est favorable à l’engraissement de jeunes bovins. Mais encore faut-il que le prix du produit fini suive la même trajectoire que le cours du maigre ! Pour y voir plus clair, l’Institut de l’élevage et les réseaux Inosys proposent une grille de calcul pour savoir si les cours des gros bovins poussent à l’engraissement. Et le contexte semble plutôt favorable : « l’objectif de 290 € de marge par broutard est atteint avec les cours actuels ».
Un coût alimentaire moyen de 485 € par taurillon
Pour y voir plus clair, décomposons les principales charges qui incombent à l’engraissement. Le premier poste de dépense est l’alimentation du bétail. Pour passer de 340 à 775 kg vif, « le coût alimentaire sur la durée totale de l’engraissement varie de 420 à 505 € par taurillon selon les rations » estime l’institut technique. Les producteurs de betteraves, qui bénéficient de pulpe à bon prix, sont ceux qui affichent le coût de production le plus bas. En bref, compter un coût alimentaire moyen de 485 € par taurillon.
À cela s’ajoutent les frais de fonctionnement. Vétérinaires, eau, paillage : l’Institut de l’élevage estime ces charges à 171 € par animal.
Si bien qu’un broutard acheté 2 100 € (6,18 €/ kg vif) devra a minima être vendu 2 830 € fini pour couvrir les frais d’élevage et un taux de perte de 3 % (soit 6,29 €/kg carcasse). À ce niveau de prix, « la main-d’œuvre n’est pas rémunérée et les annuités éventuelles du bâtiment ne sont pas couvertes », précise l’Institut technique.
Viser les 150 € de marge par animal
Aujourd’hui, le prix du jeune bovin fini dépasse facilement les 7 €/kg de carcasse. « Si on se fixe un objectif de marge minimale de 150 €/JB pour rémunérer le travail à hauteur de 2 smic, le cours du JB à la vente devra se situer à 6,62 €/kg de carcasse », poursuivent les conseillers.
Ces simulations n’intègrent pas l’investissement dans un bâtiment d’élevage. Si l’éleveur doit supporter une annuité, mieux vaut viser une marge de 290 € par animal. « Cela permet de rémunérer l’éleveur, et un bâtiment à 1 600 € la place financé sur 15 ans à 3,5 %. » Un prix de vente autour de 6,93 €/kg de carcasse permet de dégager une marge de 290 € sur un animal acheté 2 100 €.
En cas de baisse du broutard, avec un prix d’achat à 5,88 €/kg vif à 340 kg, l’animal fini doit être vendu à 6,70 €/kg de carcasse pour préserver la marge de 290 € par animal selon le niveau de prix actuel de l’aliment. À l’inverse, un prix de vente à 7,16 €/kg est nécessaire pour effectuer une marge de 290 € par animal avec un prix du maigre à 6,47 €/kg vif.
Au-delà des prix, les conseillers insistent : « la rentabilité de l’engraissement passe aussi par une bonne maîtrise technique et un suivi pointu des animaux ». Compte tenu du niveau de prix des broutards, la moindre erreur fait très mal. « 2 % de mortalité sur JB en plus, c’est moins 50 € de marge par animal ».
Enfin, les aides à l’UGB permises par la Pac peuvent entrer dans la réflexion. Les mâles à l’engrais sont éligibles aux aides à l’UGB de plus de 16 mois. « Cette aide animale atteint au maximum 2 400 € chez un engraisseur spécialisé sans vache et 110 €/UGB chez un naisseur engraisseur avec vaches (un jeune bovin vendu à plus de 16 mois = 0,6 UGB) à condition de ne pas dépasser le plafond d’aide à l’UGB spécifique à chaque ferme », détaillent les conseillers.
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