Sous la houlette de la souveraineté et la sécurité alimentaire du pays, les éleveurs pourraient être appelés à intensifier leurs productions. Mais comment faire face aux charges écrasantes ? Le sujet fait débat.
« L'Europe doit produire plus pour éviter une crise alimentaire mondiale », affirmait Julien Denormandie début mars face à la situation en Ukraine. Les syndicats agricoles ont réagi tout azimut, appelant tantôt à « cultiver toutes les terres disponibles », ou encore à « lever les obligations sur les travaux non productifs ».
On nous sert de la souveraineté alimentaire à toutes les sauces, mais concrètement que se passe-t-il dans les fermes ?
On nous demande d’assurer la souveraineté alimentaire mais bordel pas a n’importe quel prix.
Des craintes face à la flambée des matières premières
Énergie, fertilisants, alimentation animale : la guerre en Ukraine accroît les tensions sur les matières premières. Cette hausse des cours pèse sur les coûts de production des élevages, déjà fragilisés.
Face à cette situation, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 400 millions d'euros pour les éleveurs français, mais que représentent-ils ? Sur la page Facebook des producteurs de lait, un éleveur s'exprimait : « Comme dans toutes les crises, l'argent va en priorité aux fermes en intégration, aux moins autonomes, aux plus coincées entre deux courbes du marché mondial. Et rien, absolument rien, n'est fait pour que ça change. »
Des aides pour survivre, mais pas pour une meilleure rémunération.
Pour beaucoup, ces aides ne suffisent pas : « On est aidés mais pas à la hauteur des charges engendrées. Si l'État voulait vraiment nous aider, il l'aurait fait bien avant. » Et d'autres rient jaune : « Ne vous en faites pas, ils vont nous accorder des prêts, à rembourser tôt ou tard... »
Pas d'augmentation de production sans autonomie
L'entreprise normande de conseil en élevage Elvup publiait un communiqué de presse incitant les éleveurs à « maintenir et même à développer le plein potentiel de leur système de production ».
Mais les éleveurs ne l'entendent pas de cette manière au vu des prix. Dans l'inquiétude, certains se demandent même comment faire face. « J'ai peur pour les générations à venir et les jeunes installés », confiait un éleveur.
Avec des prix du lait et de la viande qui ne suivent pas la flambée des charges, certains éleveurs pourraient mettre la clé sous la porte...
Les yeux sont rivés sur les cours du lait et de la viande. Mais ils ne suivent pas la même tendance haussière que les matières premières. « Les effets directs de la guerre en Ukraine sur les filières de ruminants européennes restent très difficiles à quantifier », avouaient même les experts de l'institut de l'élevage. « En effet, les échanges entre l'UE et l’Ukraine d’une part et la Russie d’autre part sont globalement limités. » Peu d'évolutions à prévoir de ce côté donc...
Elvup, dans son appel à produire plus, citait quelques éléments essentiels, partagés par tous, afin de garder le cap :
- suivre les indicateurs pour tirer le meilleur potentiel de son exploitation (bilans fourragers, analyses des fourrages, optimisation des effluents face au prix des engrais, gestion des stocks...) ;
- améliorer l'autonomie alimentaire (via le maïs grain ou épi pour l'énergie, ou encore l'ensilage d'herbe pour l'énergie et la protéine) ;
- réformer les animaux peu productifs (en engraisser − ou non − selon les stocks, les finitions).
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