Rennes, 22 fév 2016 (AFP) - L'Etat et la Région Bretagne ont signé lundi à Rennes « un plan pour l'avenir de la filière porcine », exsangue dans l'ouest de la France. La Région s'engage notamment à mobiliser 30 millions d'euros destinés à la modernisation des élevages en 2016.
Ces 30 millions pourront être versés sous forme de subventions, de prêts ou de garanties permettant aux éleveurs de lever des fonds auprès des banques, selon la Région. Celle-ci, présidée par le socialiste Jean-Yves Le Drian, a annoncé par ailleurs de « nouveaux outils pour faciliter l'installation » d'éleveurs. Elle a ainsi annoncé « un projet de création d'un fonds de prêt d'honneur » doté par elle-même « de 1,5 million d'euros pour aider les jeunes à constituer leur capital de départ ».
Le plan « pour l'avenir de la filière porcine en Bretagne » a été signé à la préfecture de Région par le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll et le président de la Région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, également ministre de la défense, après une réunion « constructive, indispensable » selon ce dernier, avec des représentants des syndicats agricoles, de l'industrie ou de la grande distribution. « On a combiné les outils à la disposition de l'Etat avec ceux de la Région », s'est félicité Stéphane Le Foll.
Les domiciles des deux ministres dans l'Ouest ont été visés dimanche soir par des agriculteurs en colère. Depuis plusieurs semaines, les éleveurs multiplient les actions - blocages de routes, de plateformes de la grande distribution, de centres commerciaux - pour réclamer une meilleure rémunération de leurs produits.
500 millions d'euros consacrés à la baisse des cotisations sociales des agriculteurs
Le texte rappelle les décisions du gouvernement pour « continuer de soulager les trésoreries des exploitations », dont la baisse de sept points des cotisations sociales des agriculteurs et une année blanche sur les cotisations sociales pour les agriculteurs ayant dégagé des revenus très faibles en 2015. Cette mesure, souligne le texte, se chiffre à 500 millions d'euros et s'ajoute aux mesures prises dans le cadre du plan de soutien à l'élevage de 700 millions d'euros. Pour la seule région Bretagne, a souligné M. Le Foll, les réductions de charges annoncées par le Premier ministre, cumulées aux diminutions précédentes, « c'est 64 millions d'euros par an qui viennent en appui à la compétitivité des secteurs agricoles bretons ».
L'Etat et la Région appellent aussi la profession à se mobiliser pour mener des « chantiers indispensables » visant à « l'amélioration directe de la rémunération des exploitants », proposant aux professionnels « une feuille de route ». Il s'agit notamment d'assurer « une meilleure rémunération sur le marché intérieur et international » et « poursuivre l'amélioration de la compétitivité de chaque maillon de la filière. »
À propos de l'étiquetage de l'origine des viandes
Pour sa part, l'Etat, a rappelé M. Le Foll, a saisi la Commission européenne sur un projet rendant obligatoire l'étiquetage de l'origine des viandes. « Ce projet de décret vise l'étiquetage des produits transformés par les entreprises qui en France transforment de la viande d'origine française », a bien précisé le ministre. Sur cette question de l'étiquetage et de la traçabilité des produits transformés, on a « deux mois devant nous pour avoir un retour au niveau européen », a souligné M. Le Foll.
« Il y un avenir pour la filière porcine française et la filière bretonne », ont martelé les deux ministres. « Cette grande cérémonie a permis d'officialiser les mesures, dont celles annoncées par le Premier ministre » et les 30 millions d'euros, « c'est un plus », a reconnu Loïc Guines, le président de la FDSEA d'Ille-et-Vilaine, qui a estimé que les actions des agriculteurs allaient sans doute « se poursuivre, sous des différentes formes. La grande distribution a besoin de comprendre qu'elle doit aider la filière », a-t-il dit.
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