Selon Thibault Guignard, vice-président (LR) du conseil départemental des Côtes d'Armor, « au moins 350 élus » du département, de toute obédience politique, avaient déjà apporté leur soutien au collectif par la signature d'une motion avant la fin du rassemblement. Les signataires rappellent notamment « leur soutien indéfectible à la filière agricole, créatrice d'emplois locaux directs et indirects, qui assure ainsi le dynamisme et l'attractivité de nos territoires ruraux ».
Des collectifs de soutien d'élus locaux similaires sont également en cours de constitution dans les autres départements bretons, a indiqué Thibault Guignard. La soirée avait d'abord pour objet d'informer les élus sur la gravité de la crise actuelle et la menace qu'elle représente pour les territoires ruraux, notamment en matière d'emploi. Des exposés - dont celui d'un représentant du centre de gestion qui suit la comptabilité des exploitations - et plusieurs témoignages d'agriculteurs ainsi que d'élus de communes rurales se sont succédé.
Fait rare, les représentants de quatre syndicats (Coordination rurale, Confédération Paysanne, Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles et Jeunes Agriculteurs) se sont exprimés à tour de rôle en évoquant des pistes pour sortir de l'impasse actuelle, avec une demande récurrente : que la France fasse pression sur l'Union Européenne pour qu'elle remédie aux distorsions de concurrence intra-européennes, en particulier aux plans social et fiscal. « On est dans un marché (européen) plus libéral que les plus libéraux. Même les Américains ont gardé un filet de sécurité pour leurs agriculteurs » que leurs homologues européens n'ont même plus, a déploré Patrice Drillet, lui-même producteur de porc et président de la Cooperl, numéro un de la production porcine en France. « On a le sentiment de naviguer sur un bateau dont le gouvernail est brisé, au milieu d'une mer déchaînée », a résumé de son côté Christian Colas, de la Coordination Rurale.
Toutes les filières d'élevage (lait, porc, viande) traversent depuis des mois une crise sans précédent qui se traduit notamment par le fait que les agriculteurs vendent leur production à perte, le prix auquel cette dernière est achetée étant inférieur à leurs coûts de production.
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