Paul Auffray dénonce un « boycott disproportionné » des industriels

Paris, 11 août 2015 (AFP) - Le boycott du marché au cadran de Plérin par les deux poids lourds de l'industrie du porc, Bigard et la coopérative Cooperl, « est totalement disproportionné par rapport aux enjeux de la filière porcine française », a jugé mardi sur iTélé Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine (Fnp).

Cela se fait « en totale impunité, sans aucune forme de dialogue avec la  profession », a estimé Paul Auffray, y voyant une « forme d'agression » et de « mépris » pour le monde agricole. « C'est littéralement une prise d'otage des producteurs par des groupes industriels », a-t-il ajouté, qualifiant cette pratique de « chantage », destiné à « faire baisser les prix sans vouloir le dire expressément ». « On savait que cet objectif d'un euro quarante organisé par le ministre de l'Agriculture était un accord fragile, notamment sur le volet export », a concédé le président de la Fnp, citant la concurrence allemande et espagnole. Ce prix « d'équilibre » fixé mi-juin entre les différents acteurs de la filière vise à permettre aux éleveurs français de garder la tête hors de l'eau en couvrant leurs frais de production.

Car « la viande porcine française est valorisée à 80 % sur le territoire national », a rappelé Paul Auffray, considérant que les éleveurs étaient de ce fait en droit de « réclamer une juste valorisation » de leur production. Le président de la Fnp a par ailleurs à nouveau dénoncé les « pratiques salariales de type mafieuses » ayant cours en Europe, notamment en Allemagne et en Espagne, « avec des salaires qui ne dépassent pas 5 euros de l'heure, avec des pratiques de travail au noir, avec du travail le week-end ». « Est-ce que c'est normal que nous, éleveurs français, soyons en situation de subir la pression des industriels allemands qui, pour moi, sont les nouveaux négriers des temps modernes ? », s'est-il indigné.

La crise économique traversée par la filière porcine est « d'ordre politique », a encore jugé Paul Auffray. Elle bénéficie selon lui « de la complicité du gouvernement allemand, du gouvernement espagnol » et est « acceptée par la Commission européenne et de façon passive par le gouvernement français qui n'a pas le courage de dénoncer ces pratiques ».

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