Dans la perspective de la fin des quotas, certaines laiteries ont mis en place une mécanique étrange de prix et volumes différenciés (A et B). Elle reposait sur l’idée que la croissance de la production de certains éleveurs ne pouvait être valorisée que sur le marché mondial des produits basiques. Chez Sodiaal, jusqu’à l’abandon de la formule de prix l'été dernier, le prix B était égal à la valorisation beurre poudre.
Au cours de son histoire, ce prix B a presque toujours été nettement inférieur au prix A, tombant même en dessous de 200 €/1000 l en 2016, au moment où le prix A peinait à franchir la barre des 300 €. La situation s’est retournée en décembre 2021 quand le prix B de Sodiaal a pour la première fois, dépassé le prix A. En mai 2022, il a atteint un niveau record à 555,6 €/1000 l et sur l’ensemble de l’année, il a clairement contribué à améliorer la recette laitière moyenne des adhérents de Sodiaal.
Début 2023, le prix A décolle enfin (483 en janvier, 480 en février) et le prix B ne suit plus (respectivement 469,6 et 422,2). Rappelons que c’est le conseil d’administration qui les fixe, la nouvelle formule de prix n’ayant pas encore été actée. Aujourd’hui, le volume B représente environ 10 % de la collecte de Sodiaal. Très variable selon les producteurs, cette part est plafonnée à 30 % de la référence.
Tout faire pour encourager la production
« Depuis 2016, nous avons travaillé pour réduire notre exposition à la volatilité des marchés et notre volume de lait excédentaire est passé de 1 Md de litres à 300 Ml », explique Damien Lacombe. Et puis, la tendance à la baisse de la production est passée par là. « Nous changeons de paradigme et désormais, nous ne voulons plus freiner ceux qui souhaitent se développer », renchérit Olivier Gaffet, éleveur dans les Hauts-de-France et vice-président de Sodiaal.
Déjà en 2022, les modalités d’attribution de volume supplémentaire (en B) se sont assouplies. Les demandes ont pu être formulées deux fois dans l’année, et surtout, les références supplémentaires ont été effectives immédiatement et non sur la campagne suivante comme c’était le cas auparavant. La fin des prix et volumes différenciés en avril constitue une suite logique. Cependant, le prix C, imaginé pour pénaliser les dépassements de référence, va rester mais ne concernera plus grand monde.
Certains diront que c’est l’explosion du prix B en 2022 qui conduit Sodiaal à changer de cap. Damien Lacombe estime que le moment est opportun à la veille de la nouvelle campagne laitière alors que l’écart entre les deux prix reste modéré. Revenir à un volume et un prix uniques donnera de la stabilité. Il invite tous ceux qui veulent en discuter à participer aux AG. Olivier Gaffet termine un tour de France qui lui a permis de sonder 250 adhérents sur le sujet. « Il y a unanimité pour revenir à un prix unique, même si le choix du moment peut faire débat. »
Mais la clé de la recette laitière qu’obtiendront les éleveurs Sodiaal à l’avenir reste suspendue à la méthode de fixation du prix. Une nouvelle formule de calcul sera présentée à l’assemblée générale en juin. D’ici là, la coopérative restera sujette aux critiques pour manque de transparence.
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