Que se passera-t-il au 31 janvier, quand le Royaume-Uni et Bruxelles auront signé un premier accord de sortie de l'Union européenne ? Pas d'inquiétude à avoir, selon Coralie Chenu, consultante chez Agritel et spécialiste de la gestion de risque de prix sur les marchés laitiers.
Le Brexit, c'est pour le 31 janvier. Mais que se passera-t-il au 1er février ? Pas grand-chose, il semblerait. Le Royaume-Uni va entrer dans une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020, prolongeable une fois, et qui devrait permettre une séparation en douceur. Pendant ce laps de temps, un grand accord de libre-échange devra être trouvé. Outre l'impact institutionnel (lire l'encadré en bas de page), qu'en sera-t-il de l'impact sur les produits laitiers français ?
Le Royaume-Uni, un débouché important pour les produits laitiers français
La France, avec ses 24,6 milliers de tonnes de lait de vache collectées en 2018, est le deuxième plus grand producteur européen de lait après l’Allemagne. 40 % de la production française part à l’export, principalement vers les autres pays de l'Union européenne, sous forme de différents produits laitiers. Un volume conséquent est exporté vers le Royaume-Uni, essentiellement des fromages et des yaourts.
« Le Royaume-Uni constitue le principal importateur des yaourts français. En 2018, ce sont près de 130 000 t de yaourts qui ont été exportés vers cette destination, ce qui représente un peu plus de 30 % du total exporté vers l’Union européenne », indique Coralie Chenu, consultante chez Agritel et spécialiste de la gestion de risque de prix sur les marchés laitiers. La seconde destination des yaourts français est l’Espagne, en baisse depuis 2015, puis la Belgique.
Les fromages sont la seconde catégorie de produits laitiers la plus exportée vers le Royaume-Uni, avec 88 000 t exportées l’année dernière, ce qui correspond à environ 13 % du volume total exporté vers l’Union européenne.
Les yaourts et les fromages, les plus exposés
Le Brexit impactera essentiellement les marchés des yaourts et des fromages français, puisque ce sont les deux catégories de produits les plus exportés vers cette destination. Mais selon la consultante, « le Brexit n’aura pas d’impact immédiat à court terme. À plus long terme, tout dépend des modalités de l’accord de départ qui sera négocié. Mais cela pourrait conduire à une perte de débouchés pour les produits laitiers français, à cause de l’impact en termes de compétitivité sur le marché anglais ».
Les éleveurs seront-ils impactés ? Les industriels trouveront-ils d’autres débouchés ? Il semblerait que ce soit surtout ces derniers qui devraient être touchés. Toutefois, ils essaient, pour la plupart, d’anticiper cette sortie du Royaume-Uni par une diversification, en cherchant à exporter aussi ailleurs. Concernant le prix du lait, aucune dégradation n’est à déplorer dans l’immédiat.
Par ailleurs, la consultante estime qu’il y a encore « beaucoup d’incertitudes, notamment concernant les échanges qui vont être réalisés avec l’Irlande ». À l’heure actuelle, l’Angleterre exporte ses volumes de lait vers l’Irlande où ils sont transformés avant d’être réexportés vers l’Angleterre. « La question aujourd’hui est de savoir comment ça va se passer en termes de taxes. Est-ce qu’ils vont mettre en place une zone plus protégée concernant ce type d’échange ? Est-ce qu’ils vont l’imposer comme ils le feraient sur la zone européenne ou est-ce que ça va être une taxation différente ? Rien n’est encore défini ».
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