La crise estivale du fipronil a amené à une situation conjoncturelle de raréfaction de la matière première au niveau européen et donc à une augmentation du cours des œufs de 30 % à 75 %, a indiqué jeudi l'interprofession française.
La contamination d'œufs et produits transformés au fipronil en Belgique et aux Pays-Bas a été découverte l'été dernier et a conduit à des abattages massifs de volailles contaminées.
« On estime qu'il manque 4 à 5 % d'œufs au niveau européen, ce qui amène à une forte volatilité des prix avec un surcoût de 30 % des œufs coquilles, et de 75 % pour les œufs destinés à l'agroalimentaire » en Europe, a déclaré Loïc Coulombel, président du Snipo, syndicat des industriels de l'œuf, lors d'une conférence de presse.
En France, « il n'y pas pour l'instant de hausses de prix, mais il va y en avoir, car le marché reprendra ses droits », a assuré Philippe Juven, président de l'interprofession des œufs, le CNPO. Ces hausses vont toucher les industriels ainsi que la restauration hors foyer (restaurants, cantines, sandwicheries, boulangeries etc..), qui importaient des œufs des pays voisins et vont devoir se rabattre sur la filière nationale. Mais les œufs vendus à la grande distribution sont le plus souvent soumis à une contractualisation basée sur les coûts de production et ne seront donc pas touchés.
« L'épisode va durer quelques mois, le temps de remettre la production en place », dans les pays qui ont abattu leurs volailles, a indiqué Philippe Juven. Mais pour l'industrie française, « la hausse va s'arrêter quand les industriels ne pourront plus supporter le surcoût car il est aujourd'hui impossible de reporter la hausse des prix sur les distributeurs », assure Loïc Coulombel qui estime que cela pourrait même mettre en péril certaines entreprises.
En France, la consommation d'œufs en GMS a connu une baisse de 7 % la première semaine d'août, au moment de la découverte de la fraude. Elle est depuis repartie à la hausse et se trouve aujourd'hui au même niveau qu'avant la crise, selon le CNPO. La fraude liée à l'utilisation d'un anti-parasite interdit dans la chaîne alimentaire a touché 25 des 28 pays de l'UE (à l'exception de la Croatie, de la Lituanie et du Portugal).
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