Comment réduire sa facture d’électricité en élevage laitier ?

La consommation électriquedes élevages laitiers oscille selon la taille du troupeau et les équipements. La moyenne se situe autour de 40 000 kWh par an pour un élevage moyen à 800 000 l de lait livrés. Les écarts vont de 20 000 et 70 000 kW à l’année. Le coût moyen est de 9 230 €, soit 12 €/ML (groupes Écolait). Ces chiffres restent très en dessous d’autres productions, utilisatrices de frigos ou de production d’air chaud.

Le prix de l’énergie a été impacté par le contexte géopolitique début 2022. En France, le bouclier tarifaire a limité la hausse pour les contrats inférieurs à 36 kVA. Il concerne la quasi-totalité des élevages laitiers.

Où sont les postes gourmands en électricité ?

La consommation électrique d’un élevage se situe principalement dans le bloc traite. Pour les élevages en salle de traite, elle se répartit de la manière suivante : 43 % pour le tank à lait, 27 % au chauffe-eau, 15 % à la pompe à vide et les 15 % restant aux autres postes (éclairage, pompe à lait, nettoyage, etc.) Il existe des disparités entre élevages. Les nouvelles installations robotisées ne sont pas plus consommatrices d’électricité qu’une salle de traite.

Consommation électrique du bloc traite de quelques élevages selon l'équipement de traite. Source : Idele, BTPL Alsace données 2023, groupe BTPL Écolait.

Un broyeur à céréales, un broyeur immergé, des ventilateurs, des robots repousse-fourrages, les éclairages… expliquent le reste de la consommation. À titre de comparaison l’homogénéisation/pompage et le raclage des effluents consomment en moyenne 12 et 22 kWh/VL/an.

Réduire sa consommation

- Installer un pré-refroidisseur de lait en amont du tank. La chaleur du lait est transférée au circuit d’eau. Cette eau tiédie peut servir à l’abreuvement des vaches en sortie de traite. Le gain estimé est de 40 à 50 % sur la consommation du tank.

- Installer un récupérateur de chaleur pour transférer les calories extraites du refroidissement du lait au chauffage de l’eau nécessaire au lavage du système de traite. Une installation de ce type permet d’économiser 70 à 80 % de l’énergie nécessaire à chauffer l’eau.

Les temps de retour sur investissement de ces équipements sont plutôt rapides, 3-5 ans, avec les aides à l’investissement.

Produire sa propre énergie

L’énergie solaire est une solution à envisager en autoconsommation. Le solaire n’est pas uniquement dédié aux installations de grandes dimensions destinées à la revente.

Un chauffe-eau solaire thermique est une solution pour chauffer une partie de l’eau nécessaire au lavage des installations.

L’autre solution solaire consiste à consommer une portion de l’électricité produite par son installation photovoltaïque. Aujourd’hui, il existe la possibilité d’autoconsommer une partie de l’électricité produite, tout en revendant le surplus. La productivité d’une installation photovoltaïque dépend de la localisation, de l’orientation ainsi que de l’inclinaison du panneau. Toutes les orientations, est, ouest ou sud, restent possibles sur l’ensemble du territoire métropolitain. Pour remédier à une orientation de toiture défavorable, les panneaux sur « tracker » suivent le rayonnement lumineux au fil de la journée et maximisent la production électrique. Ils sont en revanche beaucoup plus chers.

Dans toutes situations, la consommation ne correspond pas à la production en direct. Le schéma ci-dessous traduit le décalage entre la production et la consommation journalière. En traite robotisée, la consommation est plus lissée.

En système de traite robotisée, avec une installation sur toiture, il est possible de produire entre 20 et 35 % de l’énergie consommée. Des optimisations complémentaires sur les fonctionnements de matériels peuvent permettre d’aller au-delà.

En élevage laitier, même robotisé, les coûts de fonctionnement électriques restent modestes. Néanmoins, il existe des pistes pour réduire cette consommation et produire sa propre énergie. Le photovoltaïque est une piste intéressante. Il faut néanmoins bien apprécier les coûts d’investissement et le retour économique attendu.

Avec les coûts d’achat de l’électricité et les coûts d’investissement, actuellement les projets en autoconsommation sur toiture sont plus rentables que les installations en vente totale.

Pour les fermes avec salle de traite, les installations en autoconsommation peuvent être couplées à des installations en vente totale pour bénéficier du tarif de vente du prix du surplus équivalent au tarif > 100 kWc.