Le lait équitable français fête ses dix ans

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Premier président de FaireFrance, Richard Blanc a reçu la Justine d'or en compagnie de son épouse Véronique. Ce prix récompense les personnes qui s'investissent dans le lait équitable. (© P.Le Cann)

En organisant la conférence européenne du lait équitable le 12 octobre, FaireFrance a retracé son histoire, commencée il y a dix ans, et annoncé sa volonté d’accueillir de nouveaux membres.

Beaucoup se souviennent de la grève du lait en 2009 et du traumatisme vécu par les éleveurs quand le prix du lait est passé sous la barre des 300 €. Dans la foulée de cette crise, qui a également touché les autres pays européens, des initiatives d’éleveurs ont émergé pour proposer aux consommateurs un lait rémunérant correctement les producteurs.

Ce sont les Autrichiens qui ont commencé, rapidement suivis par les Belges et les Allemands. Membres de l’EMB (European Milk Board), ces éleveurs ont partagé leurs expériences pour favoriser le lancement du lait équitable dans d’autres pays. C’est ainsi qu’est né le lait FaireFrance en 2012.

Le principe est original, mais finalement assez simple. Les éleveurs créent une SAS dont ils sont les seuls actionnaires. Celle-ci se charge de commercialiser du lait à un prix couvrant le coût de production des éleveurs, main-d’œuvre comprise. Les associés investissent du temps pour faire la promotion des produits en magasin ou sur des foires. Le lait n’est pas forcément le leur, afin de ne pas limiter l’accès à ceux qui vivent près d’une usine. Chacun conserve donc sa laiterie mais, à la fin de l’exercice, il perçoit une rémunération liée aux résultats de la SAS, au nombre d’actions qu’il possède et à son engagement dans la promotion.

Associé de la SAS dès le début et président de FaireFrance depuis 2015, Jean-Luc Pruvot se souvient d’un démarrage difficile. La marque était inconnue, les transformateurs ne se bousculaient pas pour fabriquer les produits, les éleveurs avaient tout à apprendre. « On était 500, on y croyait et on y a mis beaucoup d’énergie », témoigne-t-il. Et puis, la laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel (45) a accepté de fabriquer les briques estampillées FaireFrance, quelques enseignes les ont mises en rayon et l’activité a décollé.

Des volumes en hausse de 10 à 15 % par an

« L’an dernier, nous avons commercialisé 15,3 Ml de lait liquide et 1,85 million de briquettes de crème de 20 cl. La rémunération des éleveurs a été réévaluée à 54 c€/l en conventionnel et 58,5 en bio. Certains actionnaires ont perçu 15 000 € », indique Jean-Luc Pruvot. Le montant de l’action est fixé à 100 € et chacun peut en acquérir jusqu’à 500 au maximum. Ceux qui ont investi dès le début ont donc largement récupéré leur mise. De plus, la gamme s’est élargie avec notamment du beurre, fabriqué par Lactalis, et des briquettes de lait entier chocolaté.

Malgré ce succès, le nombre d’associés est en baisse, suivant celui de la population d’éleveurs. FaireFrance cherche de nouveaux membres et a décidé, en 2022, de multiplier la rémunération par trois la première année pour les jeunes. La SAS est ouverte à tous les producteurs de lait, en conventionnel ou en bio, quelle que soit la localisation de leur ferme.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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