
Comment avez-vous répondu à l’appel des syndicats agricoles cette semaine ? Participez-vous aux mobilisations en cours ou au contraire y êtes vous opposés ? Sur les réseaux sociaux, les avis divergent. Quelques témoignages d’agriculteurs.
Alors que les manifestations se poursuivent actuellement dans l’Hexagone, une question se pose : tous les agriculteurs se sentent-ils concernés par le mouvement ? Un sondage réalisé sur Web-agri du 12 au 19 novembre 2024 révèle que 37 % d’entre eux y participent, 18 % aimeraient mais ne peuvent pas, 29 % trouvent que cela ne sert à rien et 16 % disent n’avoir aucune raison de manifester.
Il y a donc d’un côté les agriculteurs qui sont favorables aux manifestations et qui y prennent part dans la mesure du possible comme ceux que nous avons interviewé :
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Mais il y a également ceux qui ne les voient pas d’un très bon œil et à chacun sa raison…
Bruler de pneus et déverser des ordures : quelle image de l’agriculture ?
Le premier mouvement des agriculteurs en début d’année avait été assez virulent avec de nombreuses zones de blocage. Cette fois-ci, les règles sont clairement énoncées par les syndicats et le gouvernement est plus ferme en condamnant toutes les dégradations et les blocages.
Ce qui est moins évoqué par les syndicats, c’est que les manifestations de janvier leur ont coûté très cher et que les comptes de certaines antennes locales sont dans le rouge. En effet, les factures pour réparer les dégâts occasionnés ou le manque à gagner des sociétés d’autoroutes sont plutôt salées.
Plusieurs agriculteurs dénoncent d’ailleurs cet aspect comme Fabrice qui s’exprimait récemment sur la page Facebook des producteurs de lait : « Pour certains, les manifestations sont l’occasion de nettoyer leurs fermes. Quelle crédibilité ça donne si on brûle des pneus et des plastiques en manif alors qu’on y défend nos pratiques françaises avec tout ce respect pour l’environnement ? »
La FNSEA pointée du doigt
Pour d’autres, c’est la FNSEA (à l’origine de l’appel aux mobilisations avec les JA) qui est pointée du doigt, notamment parce que ses dirigeants ont « leurs propres intérêts », comme le partage la Ferme Mayval sur Facebook : « Pour quelles raisons l’accord de libre-échange n’est pas remis en cause dans le communiqué de la FNSEA et qu’il est seulement demandé des « aménagements » au texte ? Parce qu’une minorité continue de jouer et de sacrifier notamment les éleveurs et les éleveuses pour satisfaire leur besoin. […] Demander l’abandon de cet accord commercial, ce serait ébranler tous les autres traités de libre-échange qui profitent à l’agriculture d’exportation de Mr Rousseau (président de la FNSEA, du groupe Avril et tant d’autres) […]. »
Avis partagé par un éleveur qui commente sur Facebook : « En janvier, le début des manifs avait débuté pour une taxe sur le GNR, ce n’était qu’une épingle dans une botte de foin par rapport au problème de fond qui est la répartition de la marge. Tout cela bien orchestré par le FNSEA : allez manifester pour la taxe puis une fois gain de cause, veuillez rentrer dans vos fermes, vous voilà défoulés, ça vous a fait du bien… Le tout bien œuvré avec leurs petits soldats les JA et pendant ce temps les problèmes de fond ne sont pas réglés : répartition des marges, prix de ventes de nos produits, prix de vente du para-agricole, fiscalité et MSA… sans oublier l’excès de normes françaises ! »
Ils préparent les élections des chambres d’agriculture
Au-delà de la FNSEA, quelques agriculteurs font le rapprochement entre les actions des différents syndicats et les élections Chambres qui approchent : « Ils veulent tous se montrer pour gagner du terrain ensuite », peut-on lire sur les réseaux sociaux. Ou encore : « C’est dommage d’utiliser nos revendications pour les égaux de quelques-uns. »
S’unir quel que soit le syndicat
Les débats vont bon train sur internet et certains font le rappel à l’ordre : « Il faut unir nos forces et arrêter de se dénigrer. On est tous dans le même bateau avec les mêmes problématiques sur nos fermes. On peut être sympathisant CR, FDSEA, Conf… que chacun y trouve son compte, mais l’important c’est de sauver notre agriculture ! »
Se battre pour la vraie raison : la rémunération !
Boris Gondouin, éleveur laitier dans la Meuse, associé FaireFrance et membre du comité directeur de l’EMB, s’exprimait sur son compte Facebook dimanche en rappelant le combat de tous : la rémunération. Et ce, quelle que soit l’étiquette syndicale (bien qu’on l’ait compris dans son message, ce dernier n’est pas favorable non plus au syndicat majoritaire…).
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