Alors qu’un nouveau cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) vient d’être constaté dans l’Aude, la Confédération paysanne, demande un protocole alternatif, « construit et élaboré avec les paysans et les paysannes ». Devant la préfecture de Beauvais, une vingtaine de militants venus de l’Oise, de l’Aisne et de la Somme se sont mobilisés en soutien à leurs collègues éleveurs touchés par la DNC dans plusieurs zones du territoire français.
« La maladie est arrivée en juin, au début on a écouté le protocole qui était proposé, mais aujourd’hui on voit bien qu’il y a un trou dans la raquette », explique Olivier Desmaret, éleveur de bovins allaitants et de moutons près de Poix-de-Picardie, dans l’Oise. « La maladie s’étend progressivement. Il faut revoir absolument le protocole et notamment l’abattage total des troupeaux contaminés, ce n’est plus acceptable ! », poursuit-il, déplorant l’attitude de la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, qui « ne veut rien entendre ». « Si ça continue, ça va mal finir », regrette-t-il.
Élargir la vaccination
La Confédération paysanne demande l’élargissement de la vaccination à l’ensemble du territoire, et surtout la fin de l’abattage total avec un protocole de suivi régulier des troupeaux impactés.
Pour le syndicat, l’arrivée de l’hiver permettait justement « d’expérimenter, de voir comment pouvait évoluer la maladie car en ce moment, il n’y a pas de taons, pas de mouches (ndlr : des insectes vecteurs de la DNC) dans les étables », estime Olivier Desmaret. « Tuer les animaux malades, oui, mais pas les animaux sains : on peut surveiller, faire des prises de sang, et des analyses régulières », ajoute-t-il.
En parallèle, il faut « négocier avec les partenaires européens pour les filières qui en sont dépendantes », car aujourd’hui, on ne peut pas exporter les animaux vaccinés, rappelle la Confédération paysanne.
Dans le contexte actuel, le syndicat met également en avant la pertinence son combat pour « une agriculture familiale, autonome ». « On a lutté contre la ferme des 1 000 vaches il y a plusieurs années, on nous a dit que c’était n’importe quoi. Vous vous rendez compte aujourd’hui, la DNC dans une ferme de 1 000 vaches ? On abat tout le monde ! Il vaut mieux perdre 200 vaches qu’une ferme de 1 000 vaches », rappelle Olivier Desmaret.
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