C'est la météo qui décide
Le premier apport d'azote sur prairie ? « Dès qu'on peut rentrer dans les parcelles », répond Pascal, faisant référence à la portance des sols.
« Quand il pleuvra », avance quant à lui Manu. Idem pour Rémi : « Quand ils annonceront de l'eau. »
À l'inverse, pour Michel, « avant la pluie comme le lisier ».
Avant ou après la pluie ?
« Au bon moment » en somme, résume Damien.
Pour Laurent, c'est « maintenant ». « Dans la Manche, on y est déjà », témoigne Eliott.
Selon Cyril en revanche, « on a le temps ». Benoît pense ainsi le faire « dans un mois ».
L'indicateur : la somme des températures
Bruno et Camille se fient à un indicateur : il faut que « la somme des températures approche 200 degrés ».
« Au 6/02/2023, on était à 172 degrés de somme de températures », calcule Denis. « On sera donc à 200 le 16/02 », prévoit-il. Il estime donc que « le top départ pour les épandages d'azote sur prairie » sera ce jour-là.
Atteindre 200 degrés.
Autre Denis, autre prévision : « 200 degrés pour mi-mars. »
Chez Manu au contraire, « la somme de températures de 200 degrés était atteinte le 4 février d'après Arvalis ». Donatien confirme : « les 200 degrés sont passés. » Denis (le deuxième) est dubitatif : « l'an dernier, au 15 mars, on était à 165° et c'était très précoce. »
Plus une question de prix
Pour plusieurs d'entre vous, c'est plus une question de prix de l'engrais.
« Quand il sera moins cher ! », rétorquent notamment Florian et Nicolas. Dit autrement par Arnaud : « Quand j'aurais des sous pour en acheter. »
Quand ce sera mois cher ! Ou quand on aura des sous...
« Quand le prix de l’azote baissera sous les 400 €/t », précise un autre Arnaud.
« Il a déjà perdu 200 €/t », fait remarquer Marc.
« Quand il ne sera plus à 600 €/t ! », ironise Jack.
« À étudier de près, recommande Gérard. Il peut être judicieux de réduire le cheptel car l'engrais devient difficile à rentabiliser. Cela se raisonne sur le long terme car la flore évolue. »
Quelle utilité ?
« Pas nécessaire d'apporter de l'azote sur les prairies naturelles », juge pour sa part Christian. « Pas d'azote sur l’herbe non plus, relate Florian, que sur mes 30 ha de céréales. » Et « même à 200 euros de moins », il se demande « si c’est rentable » sur ces cultures.
D'ailleurs, Sébastien « n'en met jamais », car « ça tue l’hétérogénéité des variétés d’herbe ». Il privilégie « l'entretien mécanique des prairies et l'épandage de fumier ».
Pas un kilo pour certains.
Yoann « épand du fumier à l’automne et c’est suffisant ». Stanislas en met sur ses « RGA et RGI en février-mars pour avoir un ensilage d'herbe dense et en mars-avril sur les prairies naturelles ». Alain conseille également de « revoir sa copie et ne pas mettre d'azote » Il considère « qu'une fumure automnale sur les prairies multi-espèces donne un fourrage de bien meilleure qualité pour des charges inférieures ». Pierre le « rejoint complètement », il « pratique de même » pour ses 280 ha et 300 bovins. « Y a pas mieux », acquiesce Marc.
Plutôt du fumier
« Pareil, pour Charly. Le trèfle se débrouille tout seul et le RGA trouve ce qu’il faut avec 12 t de fumier composté tous les deux ans. » Cela permet de « faire tourner les vaches au mieux et de faire de la marge (...) », ajoute-t-il. Alain évalue « ce qui sort en poids et remet l'équivalent en fumier », soit « plutôt 2 épandeurs/ha ». « En plus des déjections des vaches au champ ? Ça va y a ce qu’il faut ! », s'étonne Charly. « En cas de fauche », indique Alain.
Et les prairies multi-espèces crachent de l'herbe !
Jerzy est « bien d'accord ». Il apporte « 25 m³/ha de lisier au mois d'octobre, puis 15 m³ entre chaque coupe ». « Les prairies multi-espèces crachent de l'herbe ! », commente-t-il. « Donc 100 u en octobre puis 60 entre les coupes, normal que ça crache !, lance Romain. Mais octobre pour le lisier n'est pas la période la plus propice, merci le lessivage ! »
Popeye76 est en bio. Il fait « 5 coupes jeunes (1,5 à 2 t/coupe) sur les RGH/trèfles violets pour aller chercher de la valeur alimentaire, sans engrais hormis du fumier avant implantation ». « Et ça fonctionne », rapporte-t-il. « Sur les prairies pâturées, il suffit de sortir tôt les animaux pour effectuer un déprimage et stimuler la pousse, poursuit-il. Là encore, pas besoin d’azote car le trèfle blanc fait le job. Ça peut surprendre, surtout la coop qui veut charger la mule pour vous envoyer des factures (...). » « Semez du trèfle dans vos prairies de graminées pour obtenir un ratio de 50/50, mais surtout pas d'azote dans une prairie comportant des légumineuses !, exhorte-t-il. Doit-on rappeler que celles-ci fixent l'azote de l'air et ont le même effet que l'azote minéral, en beaucoup moins cher ?! »