Créée en 1991 par trois coopératives de l’Ouest – Eureden (ex-Coopagri Bretagne), Even et Terrena –, l’entreprise privée Laïta a d’abord pris en charge la commercialisation de leurs produits laitiers. Depuis 2009, elle assure également la transformation de l’ensemble du lait collecté par les trois coopératives. Actionnaire majoritaire avec 51 % des parts, Even a toujours perçu davantage d’argent que ses deux partenaires de la part de Laïta. Ainsi, si le prix de base du lait est identique pour tous, les adhérents d’Even reçoivent chaque année des ristournes plus élevées que les autres. Cette situation a engendré des crispations sur le terrain, exacerbées par le fait qu’Even et Eureden évoluent sur le même territoire. La seconde a même attaqué la première en justice pour défendre ses intérêts.
Par ailleurs, Laïta transforme aussi le lait de deux entreprises privées, LNA et Silav, dont les livreurs ont créé une OP. Celle-ci se bat sans relâche, mais en vain pour l’instant, afin d’obtenir un contrat-cadre incluant une formule de calcul du prix du lait.
Pour sortir de ces tensions et aborder l’avenir de manière plus sereine, un avenant a été ajouté aux règles de fonctionnement de Laïta. Effectif au 1er novembre 2024, il permet une hausse des retours financiers de Laïta vers Eureden et Terrena, qui pourront donc augmenter les ristournes à leurs adhérents. « Il s’agit d’un bon accord puisqu’il permet un retour de valeur plus équitable vers les trois coopératives », analyse Frédéric Conq, président de la section laitière d’Eureden.
Des marges de développement pour Even
En compensation, Even a négocié une plus grande liberté concernant l’évolution de sa collecte. Contrairement à ses co-actionnaires, elle pourra se développer, dans la limite des capacités de Laïta à transformer et valoriser ce lait supplémentaire. « Nous tenions à obtenir cette marge de manœuvre car nous croyons en l’avenir du lait en Bretagne », affirme son président Jean-Michel Gac.
Dans l’immédiat, l’ensemble des livreurs approvisionnant Laïta ont reçu (LNA-Silav) ou vont recevoir (coopératives), un complément de prix de 8 €/1 000 l sur la moitié des livraisons de 2024 (1). Ensuite, cet accord ouvre la possibilité aux livreurs LNA-Silav de devenir coopérateurs en adhérant à Even. Cependant, une enquête réalisée par l’OP montre qu’ils sont peu nombreux à vouloir le faire, en raison notamment du montant du capital social. « Pour notre OP, la priorité reste d’obtenir un contrat-cadre, conformément à la réglementation », souligne sa présidente, Nathalie Carmès, un brin dépitée par la lenteur des discussions.
(1) Calcul sur six mois de l’année, qui diffèrent selon l’origine des livreurs.
Ils rétrofitent un John Deere en électrique : le verdict après un an d’utilisation
L’armoricaine, support de formation au lycée La Touche
La dégradation de la conjoncture menace le prix du lait
Grâce à une rampe de chargement, Patrick Feuillet paille « avec un seul tracteur »
En Suède, la ferme historique DeLaval passe de 250 à 550 vaches laitières
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Avant même la ratification, les importations de viande du Mercosur bondissent
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »