Les explications de Lactalis sur l’échec du premier round de négociations

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Selon Lactalis, en rognant sur ses marges, le groupe maintient deux-tiers de ses produits à un prix de vente unitaire au consommateur sous les 2,5€. Il a augmenté ses ventes de camembert Président de 12%.
Selon Lactalis, en rognant sur ses marges, le groupe maintient deux-tiers de ses produits à un prix de vente unitaire au consommateur sous les 2,5€. Il a augmenté ses ventes de camembert Président de 12%. (©C.Hue)

Lactalis a publié un communiqué de presse le 10 juillet. Il indique avoir proposé à l’Unell 15 €/1000l de plus que les prix de base de juillet et août calculés par la formule contractuelle.

Vendredi 7 juillet, aux termes de trois négociations avec Lactalis, l’association d’OP Unell a activé la clause de sauvegarde de l’accord-cadre. Motif : une inadéquation du prix proposé par Lactalis pour juillet et août par rapport au marché. Conformément à la clause de sauvegarde, le prix de base de juillet est la moyenne des trois derniers mois, à savoir 425,67 €/1 000 l. La clause prévoit une nouvelle discussion dans les quinze jours qui suivent son activation.

416 € proposés à l’Unell

Dans un communiqué de presse publié le 10 juillet, le groupe Lactalis apporte son éclairage sur l’échec des négociations. « Dans un contexte international défavorable, Lactalis a proposé une valorisation de 15 € supplémentaire sur le prix issu de la formule contractuelle », indique-t-il. Soit un prix de base Lactalis France – Unell de 416 €/1 000 l, puisque l’application de la formule « définit actuellement un prix du lait à 401 €/1 000 l sur le bimestre. » Ce sont 20 €/1 000 l en dessous de la demande de l’Unell.

Sodiaal paie en moyenne 11 € de plus au premier semestre

Le groupe plaide sa bonne foi, avec un brin de dramatisation. En plus de l’« effondrement des marchés internationaux », il fait valoir la hausse de 21 % de la partie PGC France dans la formule contractuelle et « ses efforts pour continuer à proposer aux consommateurs des produits laitiers à un prix accessible. » « Lactalis rogne sur ses marges […] », précise-t-il… Un sentiment partagé par les producteurs qui n’ont pas profité pleinement de l’envolée des marchés l’an passé et qui voient cette année Sodiaal, le principal concurrent du Lavallois, relever la tête avec en moyenne 11 €/1 000 l de plus payés en Bretagne — Pays de la Loire au premier semestre selon notre observatoire (475,68 € en moyenne contre 464,70 € pour Lactalis OPLGO en qualité 42/33 et super A, prime tank comprise). La valorisation des PGC France à 500 €/1 000 l dans la formule de calcul de Sodiaal contre 460 € dans celle de Lactalis-Unell les interroge aussi logiquement (lire l’article paru sur Sodiaal dans L’éleveur laitier). « Lactalis est déterminé à poursuivre les discussions afin de trouver un accord satisfaisant pour l’ensemble des parties », conclut le géant mondial dans son communiqué de presse.

Quant à Savencia et Eurial, les deux autres grands groupes laitiers, ils ont publié respectivement la semaine dernière et il y a dix jours leur prix de base de juillet. Le premier a fixé 421,5 € (Savencia France) pour les adhérents de Sunlait (sans accord) et 437,90 € pour ceux de l’OP FMB Sud-Ouest (avec accord), le second 425 € en Bretagne — Pays de la Loire.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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